Il y a des oignons qui font plus pleurer que d’autres… Surtout quand ils vous empêchent de marcher. 30 % de la population âgée et 2 % des enfants ont un hallux valgus en France. Cette déformation de l’avant-pied, également appelée « oignon », va affecter le gros orteil, à des degrés différents, en le faisant dévier. Si la pathologie est indolore les premières années, elle finit par rendre difficile le port de chaussures. Et comme marcher pieds nus n’est pas toujours possible, la chirurgie représente une alternative efficace pour résoudre définitivement le problème.

À l’origine de l’oignon

Cette anomalie du gros orteil débute généralement entre 40 et 50 ans. À côté de l’âge, il faut savoir que les femmes sont les premières victimes. La raison ? Les talons hauts. Les chaussures inadaptées demeurent une cause prédominante. L’hérédité et les pieds égyptiens où le gros orteil est trop long, restent également un facteur de risque important.

L’hallux valgus à la loupe

La pathologie prend son temps pour se développer. La déformation commence par l’apparition d’une bosse osseuse indolore. Au fil du temps, la douleur s’installe, provoquant des difficultés pour trouver chaussure à son pied. La déformation finit par s’aggraver, engendrant des inflammations, des cors, de l’arthrose et des problèmes de dos, par extension d’une marche claudicante. Mais avant de penser à la chirurgie, mieux vaut passer par des traitements plus doux.

Les premiers soins

La chirurgie préventive n’est jamais conseillée quand le diagnostic est posé. Votre médecin commencera par vous donner des conseils de bon sens sur le choix de vos chaussures. Le port d’une orthèse ou de semelles plantaires pourra également être efficace pour vous soulager et vous aider à rééquilibrer vos appuis. Une rééducation fonctionnelle peut être prescrite pour préserver la souplesse articulaire. Des massages et des exercices d’étirements seront bénéfiques, tout comme des soins pédicures réguliers. La prise d’anti-inflammatoires et de traitements locaux pourront réduire l’inflammation. Si aucune amélioration n’est notable, la chirurgie pourra alors être envisagée.

Un point sur la chirurgie

Elle est réservée au cas les plus douloureux ou aux déformations importantes. Son but est de réaligner le gros orteil. Une radiographie du pied permettra d’évaluer l’ampleur de la déformation. Deux types d’interventions existent. Quand la déformation est modérée et que le pied a conservé une certaine souplesse, l’opération s’appuie sur les muscles et les tendons. Dans le second cas, il s’agit d’une ostéotomie. C’est-à-dire qu’il faut procéder à un glissement des fragments osseux, les os étant fixés par des agrafes, des broches ou des vis qu’il n’est pas nécessaire de retirer.

Le déroulement de l’opération

Elle dure moins d’une heure. Une hospitalisation de trois jours est nécessaire. Si le patient peut commencer à remarcher en appui sur le talon dès le lendemain avec des chaussures spéciales, il faut savoir que les déplacements seront réduits et qu’il n’est pas conseillé de prendre le volant. Pas question de courir un marathon, donc. La kinésithérapie peut être associée pour accélérer la récupération et améliorer la mobilité. Quand la déformation touche les deux pieds, mieux vaut laisser entre six mois et un an entre chaque opération. L’intervention des deux pieds est réalisable, en prévoyant un temps d’immobilisation plus important. Les complications restent rares mais la patience est de mise !

Lise Lafitte

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Le pied prend son temps

Mieux vaut connaître quelques points importants avant une intervention…

– Après l’opération, comptez deux semaines d’arrêt de travail minimum ;

– Vous décidez de vous faire opérer des deux pieds ? La convalescence sera plus longue. Entre 8 et 12 semaines pour être complètement… sur pied ;

– La douleur ne persiste pas au-delà de deux ou trois jours. L’œdème du pied est en revanche plus long à se résorber ;

– Vous devrez porter une sandale postopératoire durant 4 à 5 semaines.