Vous serrez peut-être des dents un peu trop sans le savoir… Un symptôme fréquent qui concerne environ 8 % des Français. La mâchoire est au carrefour de toutes les tensions et les dents trinquent dans une érosion accélérée que ne manquera pas de vous signaler votre dentiste. Si vous avez conscience, dans la journée, de votre tendance à grincer des dents, le bruxisme se manifeste le plus souvent la nuit et peut facilement passer inaperçu.

Les indices à repérer

Votre partenaire ne manquera pas de vous signaler ce bruit typique du grincement de dents au réveil. Si vous dormez seul, c’est votre dentiste qui pourra dépister une usure anormale de vos dents et vous mettre sur la voie du bon diagnostic. Le bruxisme peut également se détecter par des symptômes collatéraux, comme une fatigue persistante et un sommeil perturbé, des douleurs musculaires locales, accompagnées de craquement au niveau de la mâchoire ou encore de maux de tête.

Les causes du grincement de dents

Plusieurs facteurs entrent en jeu dans l’apparition du bruxisme. Mis à part des problèmes d’occlusion dentaire qui ont un impact sur le bon placement des dents, un environnement stressant reste le premier responsable. L’anxiété générée va avoir une influence sur l’augmentation du tonus musculaire, provoquant davantage de contractions au niveau de la mâchoire. Un excès de caféine ou d’alcool favorise la pathologie, comme la prise de certains médicaments, antidépresseurs en tête.

Des conséquences sur le long terme

Les dents subissent naturellement l’usure du temps, mais le bruxisme accélère considérablement leur érosion. Le résultat ? Votre dentition présentera un émail abimé avec un risque plus important de déchaussement ou de fracturation des dents. L’usure peut accentuer une hypersensibilisation au froid et au chaud. La mâchoire peut également être affectée au niveau des articulations. Le bruxisme finit par s’installer dans la durée, faute d’une prise en charge adaptée alors qu’il est tout à fait possible d’agir en prévention pour garder le sourire.

Privilégiez les méthodes douces

Le bruxisme survient la majeure partie du temps pendant le sommeil et reste donc incontrôlable. Pour réduire l’intensité du grincement de dents, mieux vaut agir sur les facteurs potentiels qui accentuent le phénomène. Une séance d’ostéopathie pourra être utile pour permettre de rétablir l’équilibre du corps et d’apaiser les tensions durablement.

Le meilleur bouclier contre le stress reste d’apprendre à relâcher naturellement les tensions du corps par des techniques de relaxation. De la sophrologie en passant par le yoga, à vous de trouver votre méthode de prédilection. Pratiquer une activité physique régulière contribue également à évacuer le stress pour retrouver un sommeil réparateur qui est la clé de voûte de la santé.

Une orthèse sur-mesure

Quand le bruxisme trouve son origine dans une mauvaise occlusion de la mâchoire ou que des dégâts importants sont déjà constatés, votre dentiste peut vous conseiller le port d’une orthèse, que l’on appelle « gouttière », et qui est un petit appareil discret à mettre pendant la nuit pour vous aider à bien positionner votre mâchoire. Une rééducation orthophonique peut accompagner efficacement la gouttière. Un mauvais positionnement de la mâchoire va être corrigé grâce à une orthophoniste qui vous montrera des exercices pratiques à réaliser tous les jours pour une amélioration au fil du temps.

Bruxisme, les enfants aussi

Le grincement de dents ne concerne pas que les adultes. 10 à 20 % des plus jeunes peuvent être touchés, notamment pendant la période où les dents de lait poussent. En général, leur bruxisme passe naturellement avec l’âge. La priorité reste de diminuer le stress en favorisant les méthodes de relaxation et l’activité physique qui limite la sédentarité. Le dentiste contrôlera l’occlusion dentaire pour éventuellement envisager un appareil dentaire qui améliorera le bon positionnement des dents.

Lise Lafitte