La vésicule fait partie des organes qu’on a tendance à oublier… jusqu’au déclenchement d’une crise de colique qui rappelle alors son utilité. Son rôle ? Elle sert de réservoir à la bile, produite par le foie, et facilite la digestion des graisses. Il arrive parfois qu’un grain de sable vienne perturber le fonctionnement bien huilé de la machine. La formation de calculs, portant le nom de lithiases, peut venir obstruer le passage de la bile. Ces petites pierres vont alors provoquer le gonflement de la vésicule et de violentes douleurs. Et mieux vaut agir rapidement pour trouver une solution sur mesure…

La crise de colique hépatique

Elle se manifeste généralement en dehors des repas. Quand votre vésicule se contracte pour tenter d’évacuer la bile, la lithiase se heurte au canal et provoque de vives douleurs au niveau du côté droit du ventre. La crise peut durer d’une demi-heure à quatre heures et survient sans qu’il y ait un événement déclenchant en cause. Pour soulager la douleur, vous pouvez prendre un antispasmodique ou un antalgique. Si vous êtes victime d’une première colique hépatique, il y a 70 % de risque pour qu’une suivante surgisse en récidive.

Les complications possibles

La complication la plus fréquente reste la cholécystite, une inflammation de la vésicule qui se déclenche quand la pierre obstrue complètement le canal reliant la vésicule à l’intestin. Les bactéries se développent plus facilement et la vésicule s’infecte, en provoquant de la fièvre et des douleurs à chaque mouvement. Quand un calcul bouche le canal qui relie la vésicule au pancréas, il provoque une pancréatite. Plus une crise dure longtemps, plus les calculs ont du mal à se déloger et plus les risques d’inflammation et de complications se profilent à l’horizon.

Pierre qui roule…

Les lithiases sont en majeure partie constituées de cholestérol cristallisé contenu dans la bile. Leur présence peut être provoquée par un taux de cholestérol trop élevé dans la bile ou par un déficit de sels biliaires qui ont un rôle essentiel dans l’émulsion des graisses. Une vésicule paresseuse qui ne se contracte pas suffisamment est susceptible de créer des calculs biliaires. La dimension des pierres varie de la taille d’un grain de sable à celle d’une balle de golf, sachant que la douleur ressentie n’est pas proportionnelle au calibre du caillou.

Côté traitement…

Quand un calcul ne parvient pas à s’écouler naturellement, votre médecin peut vous prescrire des médicaments qui vont aider à dissoudre les pierres, qui restent de petites tailles. Il faut attendre quelques mois pour obtenir des résultats, mais parfois, d’autres lithiases se forment, obligeant d’avoir recours aux ultrasons. Cette technique permet de fragmenter les calculs, complétée par une prise d’ursodiol, un médicament qui achève l’élimination des fragments en les dissolvant. Le traitement est souvent long et s’étale sur six mois à deux ans, sans empêcher la reformation des calculs. Quand les crises se répètent, l’intervention chirurgicale reste souvent la meilleure solution…

Une opération pour votre vésicule

Pour prévenir la formation des calculs et des crises de colique trop fréquentes, 80 000 personnes se font retirer la vésicule biliaire tous les ans en France. L’opération est radicale mais sans danger. L’ablation de la vésicule, également appelée cholécystectomie, ne pose pas de problème car l’organe n’est pas vital. Une fois la vésicule enlevée, la bile passe directement du foie à l’intestin sans effet secondaire ni douleur particulière. Le rétablissement est rapide et la garantie de ne plus souffrir de récidive de colique assurée.

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Des risques à évaluer

Certains facteurs sont susceptibles de favoriser la formation de calculs biliaires :

– Les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes ;

– L’âge influe sur la qualité des contractions de la vésicule ;

– L’hérédité a également sa part de responsabilité ;

– La sédentarité et l’obésité : une alimentation riche en graisses et pauvre en fibres augmente la production de cholestérol dans la bile ;

– Une perte de poids trop rapide : la vésicule biliaire se contracte moins, générant une stagnation de la bile ;

– Certains médicaments, comme les traitements servant à abaisser le taux de cholestérol sanguin, peuvent avoir comme effet secondaire d’augmenter le cholestérol dans la bile.

Lise Lafitte