Un Français sur dix serait concerné et il reste pourtant assez peu pris en considération. Difficile de circonscrire le syndrome du stress post-traumatique (SSPT) à un type d’événement, tant chacun vit les situations de manière différente, sans compter qu’il peut être différé dans le temps. Il peut se manifester juste après le traumatisme, comme se déclarer quelques jours, quelques semaines, quelques mois après. Les symptômes du SSPT passent souvent inaperçus, mais peuvent vite devenir envahissants. Une prise en charge rapide reste alors recommandée…

Un traumatisme à la source du SSPT

Le stress post-traumatique survient après un événement traumatisant. Accident de voiture, violences physiques, psychiques, un viol, une catastrophe naturelle, un attentat… Autant de situations qui ne sont plus aujourd’hui des exceptions, mais qui peuvent concerner tout le monde à un moment donné de son existence. Le stress post-traumatique peut aussi être une conséquence d’un sentiment d’insécurité. Ainsi, parmi les victimes d’un attentat, les témoins qui n’ont pas été blessés mais qui ont assisté à la scène peuvent eux aussi développer les mêmes symptômes. Au syndrome post-traumatique peut alors se surajouter le syndrome du survivant où la victime va développer un sentiment de culpabilité d’être vivant alors que d’autres personnes sont mortes à cause du même événement.

Quand le cerveau tourne en boucle

Le traumatisme vécu se transforme en trouble anxieux sévère qui vient perturber le quotidien de la victime et l’empêche de vivre normalement. Insomnies, cauchemars à répétition, peur, colère, irritabilité, parfois dépression, tendance à l’isolement, la personne revit en souvenir cet évènement douloureux et évite toutes les situations qui lui rappelleraient son stress. L’importance d’une prise en charge rapide permet d’agir plus efficacement sur une anxiété qui peut s’installer sur la durée et devenir ainsi compliquée à gérer.

Parler pour aller mieux

Face à l’omniprésence du souvenir, il est important de verbaliser sa douleur et d’avoir la sensation d’être écouté et compris. Les images capturées en mémoire peuvent ainsi être retraitées progressivement par le cerveau, grâce à une mise à distance conscientisée. Un processus nécessaire pour assurer un retour à la normale qui ne vient plus figer la mémoire à l’instant du drame qui surgit à l’improviste au hasard des situations rappelant le traumatisme, pour tourner en boucle et maintenir enferré dans un passé sans fin et surtout sans projection de l’avenir.

Une évolution alternative

Plus vite le stress post-traumatique est traité, plus vite un retour à la normale est constaté, même si le cerveau possède ses énigmes et peut ressortir de ses boîtes noires, des années après, un traumatisme a priori passé. De la même manière, un événement traumatisant qui ne provoque aucun symptôme du syndrome, peut resurgir dix ans après, avec une intensité qui demandera davantage de travail aux spécialistes pour identifier l’événement responsable des désordres vécus et le prendre en charge.

Médicaments versus méditation

Il existe tout un panel de traitements pour soigner un stress post-traumatique. Chaque cas est particulier et nécessite évidemment une consultation médicale pour envisager les meilleurs soins possibles. La prescription d’antidépresseurs n’obtient pas forcément les meilleurs résultats, tout comme les psychothérapies classiques. Les thérapies comportementales et cognitives, qui vont « reprogrammer » le cerveau sont davantage indiquées, tout comme l’EMDR (Désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires), avec deux inconvénients d’ordre pratique : le prix et le manque de praticiens formés à la technique. La méditation, qui ne s’oppose pas avec les autres méthodes, permet d’apaiser son esprit et de faire tomber les tensions. Elle présente un intérêt sur le long terme pour faire diminuer les symptômes et mieux gérer son stress.

Lise Lafitte