Vous la préféreriez un peu plus discrète, parfois, sur vos émotions… Elle laisse volontiers deviner notre état d’esprit, par des indices à repérer, comme un reflet instantané à déchiffrer. Incroyablement interactive, la peau est connectée avec votre cerveau pour exprimer ce qui se passe au niveau cérébral. Tristesse, joie, timidité, angoisse, peur, l’épiderme imprime les émotions comme un signe à prendre en compte, car si la peau est réactive, en temps réel, elle apprécie peu qu’on la fasse patienter pour résoudre un problème. Et quand la peau est sous l’emprise du stress, elle a tendance à réagir au quart de tour pour vous en faire voir de toutes les couleurs…

Des nerfs à fleur de peau

Si les liens entre la peau et le cerveau sont aussi étroits, c’est tout simplement parce qu’ils dérivent de la même cellule. L’épiderme n’est donc pas seulement une enveloppe corporelle qui nous protège des agressions extérieures ou qui joue un rôle de buvard absorbant toutes les informations venues du dehors pour les transmettre au système nerveux. Il sert également à nous communiquer des éléments qui proviennent directement du cerveau. Ultrasensible, il est innervé d’une multitude de ramification du système nerveux et réagit aux stimuli qui proviennent aussi bien du dehors que de l’intérieur. La peau sert de passerelle avec le monde extérieur, mais également de marqueurs visibles des manifestations du corps. Des relations et interactions étroites sont nouées entre psychisme et peau…

Épiderme sous stress

Si le stress n’est pas le facteur principal de certaines infections de la peau, il peut considérablement aggraver les symptômes. Le psoriasis fait ainsi partie des pathologies où les médecins reconnaissent l’impact psychologique dans le développement de cette maladie inflammatoire. L’acné n’est pas non plus épargnée par le fléau du stress qui fait entrer dans un cercle vicieux et entretient les troubles épidermiques. Les périodes anxiogènes, liées par exemple à un deuil, un stress professionnel ou amoureux, mettent votre peau à rude épreuve et provoquent une réaction épidermique, comme des démangeaisons ou des signes de vieillissement prématurés. Il sera donc utile d’associer un traitement local à une prise en charge du stress, en privilégiant les médecines douces et les méthodes de relaxation, comme le yoga ou la sophrologie. Des soins équilibrants pour l’esprit qui répercutent leurs bienfaits sur votre épiderme. Une psychothérapie qui agit sur les facteurs psychologiques et vient diminuer le stress, en revenant à la source d’un événement traumatisant, par exemple, permet d’améliorer l’état de la peau.

SOS : point anti-stress express

Peau qui transpire, rougeurs et compagnie ? Pour faire tomber la pression en deux temps trois mouvements, il suffit de stimuler certains points du corps. Une astuce issue des techniques d’acupression pratiquées en Asie, qui restent simples et surtout très discrètes, car la plupart des points se situent au niveau des mains et des poignées. La stimulation de ces points agit sur le stress, mais reste également très efficace pour diminuer la douleur, renforcer les défenses immunitaires et améliorer la circulation sanguine.

En pratique : le point se localise au creux du poignet droit, dans le prolongement de l’auriculaire. Un creux palpable entre l’os et le tendon. Avec votre pouce, appuyez doucement en effectuant des petits mouvements circulaires quelques secondes. Relâchez, puis recommencez jusqu’à sentir une réduction des tensions.

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Le saviez-vous ?

L’éreutophobie est la peur de rougir en public. Un trouble anxieux qui fait partie des phobies sociales. Elle traduit une difficulté à gérer ses émotions que la peau trahit. Pour en sortir, une thérapie comportementale et cognitive est recommandée.

Lise Lafitte