Des petits boutons localisés au niveau du poignet, des démangeaisons après votre nouveau shampoing, une peau réactive après l’utilisation d’un gel douche ? Les allergies de contact sont fréquentes et concerneraient de 2 à 10 % de la population française. Si soulager les symptômes reste essentiel, identifier l’allergène à l’origine de vos maux est une priorité. Et parfois, la tâche relève du défi pour trouver le vrai responsable…

Les allergènes sont partout

Les produits chimiques, les matières synthétiques, les médicaments… Difficile de slalomer entre les allergènes potentiels susceptibles de provoquer un eczéma de contact. On les retrouve au quotidien à la maison ou au travail, produits d’entretien et cosmétiques en tête. Et même s’ils sont naturels, ils peuvent se retrouver sur le banc des accusés. Ainsi, un shampoing peut contenir des extraits de substances qui peuvent être problématiques. Si vous êtes allergique aux œufs ou au sésame, une réaction allergique peut se déclarer. Dans l’environnement, les plantes ne sont pas toujours vos amis. Toucher des feuilles de ficus ou de papyrus peut, par exemple, provoquer un eczéma au niveau des doigts, pire au niveau des yeux, si vous ne vous lavez pas les mains ! Il va falloir procéder par élimination et par déduction pour remonter à la source de votre allergie de contact.

À vous de mener l’enquête !

Parfois elle est facile à résoudre et votre corps vous donne un sacré coup de main. Une localisation précise peut résoudre l’énigme rapidement. Un eczéma autour du poignée ? Vous pourrez interroger votre montre ou votre bracelet. Affaire classée ! Et puis, il y a les cas litigieux où malgré les indices, vous ne parvenez pas à cerner le coupable. Un eczéma localisé sur tout le corps, c’est un peu flou pour faire avancer l’enquête… Vous allez devoir faire appel à votre mémoire pour noter tout ce que vous avez changé dans vos habitudes, sachant qu’il est possible d’être allergique aux trois quarts des choses qui se trouvent chez vous ( votre lessive, la matière de vos vêtements, votre gel douche…).

C’est pas nickel !

Quand vous portez un bijou fantaisie, vous risquez de récolter l’eczéma qui va avec ! Contenant pour beaucoup du nickel, ils sont une cause fréquente d’eczéma de contact. Une femme sur cinq est allergique au nickel. Et si elles sont plus fréquemment touchées que les hommes c’est parce qu’elles portent plus de bijoux qu’eux ! Mais le nickel se glisse partout pour brouiller les pistes : votre bouton de jean est en nickel (repérez les rougeurs au niveau du nombril). Vos mains en manipulent fréquemment (les fermetures éclairs, les pièces de monnaie, les clés…). Et les risques de réaction augmentent avec la transpiration, surtout en été.

Le caoutchouc n’est pas toujours doux

Le point commun entre vos semelles, un préservatif, des gants, une gomme et un bonnet de bain ? Tous contiennent du latex auquel est allergique 1 % de la population. Et le latex se retrouve dans bon nombre de produits, tant son coté élastique et peu coûteux séduit les fabricants. Quant aux préservatifs, ils en existent des hypoallergéniques au latex déprotéinisé ou à base de polyuréthane pour éviter les eczémas de contact mal placés.

Le test aux patchs

Une consultation chez un allergologue vous aidera à confirmer vos doutes sur l’origine d’un eczéma persistant. Si les pricks-tests servent à déceler les allergies alimentaires et respiratoires, les tests aux patchs, appelés également tests épicutanés, sont réservés aux allergies de contact. Le médecin colle directement sur la peau des timbres où sont imprégnées les substances susceptibles de déclencher une allergie. À la différence des pricks-tests dont le résultat ne nécessite qu’une attente minimale, on doit garder les patchs tests de quelques heures à quelques jours sur le dos pour constater une réaction et revenir se les faire retirer par l’allergologue.

Lise Lafitte