Le Fournil de Lola, un projet commun de Christelle et Jean-Pascal Detrait, pour une boulangerie artisanale
Publié le 1 décembre 2024
Au quotidien, à la Boulangerie du Parc, Sabrina Gamero met sa joie de vivre et son dynamisme au service des clients. Elle se fait un point d’honneur à ce que la bonne ambiance règne en boutique, tant avec son équipe qu’avec le chaland.
Au quotidien, Sabrina Gamero est un soleil et un vrai moteur pour ses employés. Boulangère en Seine-et-Marne dans le centre-ville de Chelles, en face de l’entrée principale du Parc, Sabrina semble avoir toujours fait partie du décor. A l’aise et bien intégrée, on pourrait dire qu’elle est Chelloise depuis toujours, sauf qu’il n’en est rien. Et en boutique, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne se contente pas de faire de la figuration. Souriante, dynamique, son souhait est de créer chaque jour une ambiance familiale dans cette petite boulangerie de quartier à la situation centrale, sur l’avenue principale menant à la gare. Sa joie de vivre est contagieuse… Tous les clients semblent la connaître. Avec un petit mot personnel pour chacun, elle les sert avec rapidité et efficacité, bien présente dans sa boutique, et veille à ce que chacun soit contenté, ne reculant jamais devant un conseil à donner sur tel ou tel produit – qu’elle connaît, d’ailleurs, sur le bout des doigts. Ce qu’elle aime le plus dans son métier, c’est le contact avec les gens : « Je me suis fait pas mal d’amis, même parmi la clientèle. Je vais facilement vers les gens. Je m’entends bien avec les commerçants du centre-ville, il y’a une vraie convivialité. On se rend parfois service et on se concerte avant d’organiser des animations devant nos boutiques comme pendant la Semaine du Goût ».
Le sens des responsabilités
Elle n’a pas repris seule cette affaire, il y a plus de trois ans. C’est avec son mari Stéphane qu’elle s’est lancée dans l’aventure en août 2016. Ils en sont à leur troisième affaire.
Sabrina et Stéphane Gamero se sont rencontrés il y a 29 ans lorsqu’ils travaillaient à Arpajon, chez leur premier (et unique) patron. Lui était pâtissier, elle vendeuse en boulangerie. Depuis, ils ne se sont plus quittés. A l’époque, leur employeur, Philippe Garcia, leur fait très vite confiance en les nommant Responsables de l’une de ses trois boutiques, et c’est à ce moment là que Sabrina apprend tout du métier de gérante en boulangerie : comment tenir une boutique, la gestion, le management d’une équipe… « C’est cette expérience qui nous a donné le plus envie de nous installer ensuite », se souvient Sabrina, qui apprend sur le tas et reste 13 années chez ses patrons avant de décider de voler de ses propres ailes.
Rencontré en 1992, marié en 2000, le couple a aujourd’hui deux filles de 18 et 15 ans. « Pour réussir à tout concilier, je dois dire que la famille, le soutien de mes parents et de mes beaux-parents, ont été cruciaux, surtout dans l’éducation de nos enfants. Ils nous ont toujours bien épaulés. Ma nièce a souvent servi de nounou. Je leur en suis très reconnaissante », avoue-t-elle.
L’envie de transmettre
Cette aide – cette chance – donnée tant par son employeur que par sa famille, Sabrina a eu tout simplement envie de la reproduire, à sa façon, en formant des jeunes, en prenant des apprentis. Elle voit cela comme une nécessité, quasi comme une philosophie : « Nous, on forme tout le temps. Il faut le faire. C’est important pour créer la relève… Je crois qu’en France, l’Artisanat a une grande place. C’est pour ça qu’on prend des apprentis. On croit à ce qu’on fait et moi, personnellement, je ne pourrais pas vendre n’importe quels produits. Tout ce qu’on vend ici est « maison ». Nous travaillons avec les Moulins Bourgeois. Et toutes nos farines sont Label Rouge. Ce que nous vendons bien est la Tradition, la Graine, la baguette… ». Et de reprendre : « C’est vrai que notre métier, c’est du boulot. On ne compte pas nos heures. Mais c’est gratifiant, et la meilleure des récompenses, c’est le client qui revient ».
De son équipe d’aujourd’hui, Sabrina en est fière. « Cela n’a pas toujours été le cas. Nos débuts à Chelles ont été difficiles. Quand nous avons récupéré la boulangerie, nous avons dû faire face à de gros soucis avec la plupart des employés de l’ancienne équipe. C’est la première fois que nous avons été confrontés à de tels problèmes. Je dois dire d’ailleurs que le Groupement professionnel de la boulangerie de Seine-et-Marne a été bien présent et nous a bien aidés. Nous avons quand même dû faire face à trois procédures aux Prud’hommes… C’était assez éprouvant. Fin décembre, nous avons appris que nous les avons toutes remportées ! Nous allons pouvoir souffler… et tourner enfin la page pour 2020 ».
A présent, l’équipe, de confiance, est soudée. A la fabrication : deux boulangers, un de 23 ans et un autre de 54 ans, un pâtissier de 21 ans. A la vente : deux vendeuses de 20 ans et une étudiante en boulangerie. En apprentissage : deux jeunes filles en pâtisserie et un garçon en boulangerie. Une moyenne d’âge plutôt jeune donc, et une bonne ambiance retrouvée qui se sent en boutique. « Nous travaillons dans la bonne humeur, moi j’ai toujours travaillé comme ça. Je veux que les gens viennent travailler avec le sourire. C’est moi qui ouvre la boutique tous les jours à 6h30. Un bon patron doit montrer l’exemple et être toujours sur le pont. Pour ma part, s’il faut que je passe le balai, je le fais. Maintenant, tout le monde sait ce qu’il a à faire et c’est assez bien rôdé », se réjouit-elle. « Nous on est des patrons plutôt « cools » si le travail est fait. Et puis je suis quelqu’un de plutôt franc ; si quelque chose ne va pas, on se réunit et on en parle ».
Sabrina confie qu’elle a rencontré les mêmes problèmes de recrutement que beaucoup, et qu’elle a mis 18 mois à trouver un pâtissier. « Il ne faut pas désespérer. Les trois jeunes femmes à la vente, par exemple, sont supers. Elles ne sont pas du métier, mais elles ont envie de travailler ! ».
Lila Enfrun
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