Pierre Bonte, amoureux de nos régions et des produits du terroir

Pierre Bonte, amoureux de nos régions et des produits du terroir

Rencontre avec...
Publié le 12 avril 2018

Connu surtout pour ses chroniques rurales dans l’émission de Jacques Martin « Le Petit Rapporteur », Pierre Bonte n’a pas cessé, durant sa carrière dans les médias, tant à la télévision qu’à la radio, de défendre les petits agriculteurs et la France paysanne. Il est l’auteur d’une dizaine de livres à succès, principalement consacrés à la France rurale.

Quel est votre rapport avec le pain ? En consommez-vous souvent ?

Oh, je ne peux pas me passer de pain, ni commencer un repas sans avoir une corbeille de pains sur la table. Et comme c’est la tradition dans le Nord, ma région d’origine, je le mange toujours avec du beurre… Tous les jours, c’est pain et du beurre !

Quand je vais à la boulangerie, j’achète de la baguette de tradition. Je l’aime bien croustillante, dorée, pour moi c’est l’image idéale de la baguette. J’ai eu l’occasion durant ma carrière, pendant les années où je travaillais à Envoyé Spécial, de défendre les artisans boulangers et le pain artisanal avec une émission intitulée « Le Goût du Pain », en 1995, à une époque où les boulangers commençaient à se battre contre la montée des terminaux de cuisson et du pain industriel…

Vous qui avez été le grand défenseur et amateurs des régions de France, des produits du terroir, que pensez-vous de la disparition des commerces de proximité en France, dans les zones rurales ?

C’est le drame des territoires ruraux, la désertification et la disparition des commerces locaux ! D’autant plus lorsqu’il s’agit d’une boulangerie ! Quand une boulangerie s’en va, c’est dramatique pour les communes. La boulangerie, dans un village, est un lieu de vie très fort. A mon sens, encore plus qu’une épicerie ou une boucherie, peut-être parce que c’est un commerce lié à la vie de tous les jours, qui vend du pain, le produit du quotidien par excellence… Heureusement, de plus en plus de communes en prennent conscience et investissent pour moderniser des boulangeries, dans le but d’accueillir de jeunes artisans. C’est essentiel pour le bien de la commune de garder un boulanger.

Votre dernier ouvrage sorti en 2017, « La Belle France » aux éditions Le Passeur, vous lancez un message, un « SOS » pour une France rurale qui peinent à survivre…

Oui, je parle du petit commerce, de la petite agriculture, … qui tendent à disparaître dans les zones rurales. Tout ce qui n’est pas à l’échelle industrielle est considéré comme dépassé, condamné et je crois qu’au contraire, il y a un avenir considérable pour tout ce qui est original, artisanal et de proximité… L’humain va retrouver une place qu’il semble être en train de perdreau profit de la mondialisation. Mais je pense qu’il va y a voir une réaction de la part de la société. La qualité, va être de plus en plus prise en considération, et elle rendra une certaine noblesse à tous nos métiers artisanaux et fermiers. Le client ne s’y trompe pas. Les artisans qui vont réussir, sont ceux qui ne proposeront que des produits de qualité, sans vouloir forcément baisser les coûts pour glaner le plus de clients possibles, mais au contraire, maintenir des produits de qualités avec des ingrédients de qualité.

Que diriez-vous aux jeunes pour leur donner envie de faire ce métier de boulanger ?

La Boulangerie-Pâtisserie est un artisanat qui requiert énormément de qualités et de sensibilité… Il peut être très rentable en plus ! Et puis de nouvelles techniques ont permis de faciliter le travail, de raccourcir les horaires ou réduire la pénibilité dans les fournils… Pour ma part, j’ai une image très chaleureuse du boulanger et de la boulangère, qui sont en contact avec les gens tous les jours. Cette proximité constante avec la population… C’est une immense chance !

 

Propos recueillis par Lila Enfrun

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