Jean-François Bandet

Jean-François Bandet

Rencontre avec...
Publié le 12 avril 2018

Bo&Mie, la boulangerie et les idées

« Il faut être réaliste, la Boulangerie n’est pas un métier où l’on devient un professionnel accompli en 6 mois »

Titulaire d’un CAP boulanger obtenu la quarantaine venue, Jean-François Bandet vient d’ouvrir une hyper boulangerie au centre de Paris en mettant l’accent sur le service et la qualité des produits. En phase avec son époque, il utilise Internet pour la promotion de ses produits et comme un instrument de recrutement, grâce aux avis élogieux de ses clients connectés.

 

 

Il est aujourd’hui parfaitement admis que l’on peut réussir dans plusieurs métiers au cours de sa vie professionnelle. Mais pour concrétiser un rêve, il faut se donner les moyens de mener son projet à son terme.

De l’informatique à la boulangerie

Pour Jean-François Bandet, tout a commencé par un passage chez IBM, dans des fonctions commerciales. À 30 ans, le diplômé de business school quitte l’informatique et rejoint un ancien collègue, pour fonder une plateforme de vente en ligne de vêtements de sport dédiée aux arts martiaux (Dragon Bleu). Mais c’est avec la création de leur marque « Venum » que les deux associés vont écrire une belle histoire qui durera 10 ans et qui va les amener à créer des filiales au Brésil, à Hong-Kong ou aux Etats-Unis. « À 40 ans, j’ai décidé d’entamer un nouveau cycle professionnel et j’ai vendu mes parts. J’avais l’envie d’être totalement indépendant et depuis ma tendre enfance, je suis un véritable passionné des métiers de bouche » révèle l’entrepreneur. En 2015, redémarrant tout au bas de l’échelle, Jean-François Bandet fait le choix de la boulangerie, en intégrant l’école Ferrandi pour passer un CAP en un an. Ses stages le conduisent successivement au poste de tourier à l’atelier central de la maison « Landemaine », puis au magasin de la rue de la Roquette, pour finir par la boulangerie artisanale « Utopie » (Paris 11e). « Il faut être réaliste, la boulangerie n’est pas un métier où l’on devient un professionnel accompli en 6 mois. Je me forme tous les jours, en travaillant au contact de professionnels qui sont meilleurs que moi » résume modestement Jean-François Bandet.

Une production 100 % maison

C’est à quelques encablures du quartier des Halles, au n° 18 de la rue de Turbigo (Paris 2e) que l’artisan a ouvert son commerce, à la fin de l’année dernière. Dans ce superbe local de 240 m2 au design contemporain (1), le jeune boulanger met en œuvre une conception très personnelle de son nouveau métier, avec un accent particulier sur l’accueil des clients et une production 100 % maison. Il n’hésite pas à utiliser les réseaux sociaux comme outil de recrutement, sans oublier de faire la promotion de ses produits auprès de sa clientèle connectée. « J’ai recruté une équipe de professionnels très pointus avec un objectif où le superflu est absent au profit de la qualité. Avec Eddy Ollier, mon pâtissier, on s’arrache la tête sur notre flan à la vanille de Madagascar (2) pour rester sur des prix accessibles au plus grand nombre. Même si aucun produit n’est un compte de résultat à lui seul, à côté du pain, la pâtisserie est, selon moi, l’élément le plus différenciant dans notre activité » constate Jean-François Bandet. Sa nouvelle profession, le boulanger l’a embrassée dans sa totalité en adhérant dès les premiers jours, au Syndicat des boulangers du Grand Paris. Il prévoit même de participer à tous les concours professionnels dès que l’occasion se présentera. La réussite de Bo&Mie, c’est aussi l’association avec Magali Szekula, une juriste elle-même en reconversion, rencontrée sur les bancs de Ferrandi. « Clairement, elle a le profil pour créer son entreprise et ouvrir sa boulangerie. En attendant cette opportunité, on s’entend très bien et on s’épaule dans les bons comme les mauvais moments » sourit Jean-François Bandet.

Frédéric Vielcanet

 

(1) Sur les 240 m2 sur deux niveaux, 80 m2 sont consacrés à la vente. La boulangerie dispose d’une trentaine de places assises, pour un investissement total de 500 000 euros incluant le fonds de commerce, le matériel et des travaux importants.

(2) Le flan à la vanille de Bo&Mie vient d’être classé parmi les 10 meilleurs de la capitale par le magazine l’EXPRESS Style.

 

 

 

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