Christophe Rouget : quand le mot « partage » prend tout son sens

Christophe Rouget : quand le mot « partage » prend tout son sens

Rencontre avec...
Publié le 19 janvier 2018

Détenteur du titre de « La Meilleure Boulangerie de France » en 2013, le boulanger fait don de ses invendus à une communauté d’Emmaüs.

 

Après avoir tenu une boulangerie dans l’Aisne, Sylvie et Christophe Rouget, avec la collaboration de son frère David, se sont installés à Beaumont-sur-Oise, il y a plus de 22 ans.

Christophe et son frère sont issus d’une longue lignée de boulangers qui se sont succédés dans le Pas-de-Calais depuis 1936.

La grande aventure de sa vie professionnelle aura été, probablement, de remporter le titre de « La meilleure boulangerie de France » en 2013.

Au-delà de la notoriété acquise, ce fut l’occasion de nouer de solides amitiés avec les artisans challengers car Christophe ne sait rien faire sans y mettre de « l’humain », c’est même, sans doute, sa « marque de fabrique ».

Fier de son métier, mais en même temps d’une grande modestie, Christophe sait que chaque jour le cœur des clients est à reconquérir. Animateur avec sa femme d’une équipe de 30 personnes, la gamme de produits offerte est superbe : ils sont le résultat d’une véritable créativité, et non la copie de recette toutes faites.

 

Beau et bon

C’est ainsi que le Bosphore, pain élaboré à partir de farine de tradition française, de miel, de noisettes et d’huile d’olive est devenu l’emblème de la maison. On y retrouve des senteurs de l’Ekmek turc, ce qui n’est pas étonnant avec un nom pareil !

Le décor de la boutique se prolonge dans le fournil et les laboratoires avec des reproductions en céramiques peintes de scènes ayant trait à la boulangerie ou à la pâtisserie. Comme quoi, le « beau » peut s’allier aussi au « bon ».

Quant à Sylvie, au-delà de son rôle capital de bras droit et d’animation de la boutique, la compétition et l’endurance, elle sait ce que cela veut dire puisqu’elle est marathonienne !

 

Le sens du partage

Pour ce couple, une boulangerie doit être un lieu de convivialité et de partage et ce n’est pas un vain mot !

Tous les soirs, les invendus sont donnés à la communauté Emmaüs de Bernes-sur-Oise et des liens étroits se sont créés avec les responsables ainsi qu’avec les communautaires.

La page Facebook de la boulangerie ne se contente pas de relater les nombreuses nouveautés de la maison ; elle peut appeler aussi à participer aux journées « Portes ouvertes » d’Emmaüs.

En allant encore plus loin, Christophe aimerait voir se développer en France le « Panifico Mosca », un concept né à Naples, qui consiste à payer un pain « laissé en attente » pour qu’une personne ne pouvant se l’offrir puisse venir le chercher.

 

Une garantie de fraîcheur

Donner ses invendus, pour Christophe, ce n’est pas seulement faire preuve de générosité, mais c’est aussi une façon indirecte de faire comprendre à tous ses clients que l’ensemble de ses produits sont frais.

C’est bien la preuve que de réelles qualités humaines peuvent se conjuguer avec la réussite professionnelle pour le bonheur des chefs d’entreprise, des employés et des clients.

Le don des invendus est un puissant vecteur de communication car, dans l’ambiance actuelle du non gaspillage et en même temps de la recherche du « bon », c’est une politique très fédératrice pour les clients, mais également pour le personnel quand il est associé à cette démarche.

La boulangerie est déjà classée dans les commerces les plus populaires : chacun peut encore renforcer cette image de solidarité dans la proximité en prenant contact, dans sa ville, avec les diverses associations caritatives qui gèrent le don alimentaire en France.

 

Gérard Brochoire

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