Christiane Lejuerz, une vendeuse en boulangerie reçue à l’Élysée

Christiane Lejuerz, une vendeuse en boulangerie reçue à l’Élysée

Rencontre avec...
Publié le 7 septembre 2020

Christiane Lejuerz

Fidèle au poste pendant toute la durée du confinement et au-delà, Christiane Lejuerz a été l’unique vendeuse en boulangerie conviée par le Palais de l’Élysée, lors de la cérémonie du 14 juillet 2020. Comme représentante d’un des métiers en première ligne, elle a reçu la médaille commémorative de cet événement qui s’est tenu en comité restreint, Place de la Concorde.

« Le Levain d’Antan » est une boulangerie réputée de la rue des Abbesses (Paris 18°), dans le quartier de Montmartre. Depuis 16 ans, Christiane Lejuerz y exerce le métier de vendeuse dans ce commerce qui a connu son heure de gloire en 2011, en remportant le Trophée de la Meilleure Baguette de Paris, sous la houlette de Marie-Noëlle et Pascal Barillon.

« Un contact privilégié »

Débutant son apprentissage au début des années 80, Christiane commence par travailler dans un commerce de Montreuil. « Le métier m’a tout de suite plu par ses côtés attachants et le contact privilégié avec la clientèle d’un commerce de proximité. J’appelle les gens par leurs prénoms et pour certains, je les tutoie. J’aime bien vendre les pâtisseries, la viennoiserie, le pain et puis chaque boulangerie a ses spécialités ! », remarque la vendeuse. Son CAP en poche, la jeune femme rejoint le commerce de M. et Mme Chevalier, Boulevard Ornano (18°) où elle restera 15 ans.

Christiane Lejuerz aux côtés de Pascal Barillon, artisan boulanger, et de l’équipe de vente de la boulangerie « Le Levain d’Antan ».

« Une vraie solidarité »

C’est donc en vendeuse déjà expérimentée qu’elle débarque en 2004 dans le quartier des Abbesses où elle travaille encore aujourd’hui. Même si elle est native du 18° arrondissement, Christiane Lejuerz réside dans l’Oise, près de Chantilly. Elle doit donc utiliser les transports pour se rendre à la boulangerie et prendre son poste. « J’ai 1h30 de transport par jour, pour rentrer chez moi, je me rends d’abord à la gare du Nord à pieds pour prendre le train et je récupère ma voiture à l’arrivée pour les derniers kilomètres. Mais je préfère travailler dans un quartier animé de Paris comme Montmartre, plutôt que dans l’Oise où l’on pratique la coupure. D’ailleurs, pendant tout le confinement, je n’étais pas seule. Je prenais le train en compagnie des infirmières et des personnels de santé. Le matin et le soir, nous nous retrouvions », se souvient la vendeuse. Une période qui restera gravée dans la mémoire de Christiane avec de gros changement d’horaires et une réorganisation totale de la surface de vente pour éviter tout risque de contamination. En effet, l’équipe de vente était équipée de masques, de gants, de visières et de pinces. La caisse était entourée de panneaux de plexiglas et une seule personne à la fois pouvait faire ses emplettes dans le magasin Ces mesures indispensables ont parfois été mal comprises par une clientèle avide de retrouver une vie presque normale, au risque de brûler les étapes et de provoquer quelques tensions. « Le fait de ne pas les laisser rentrer à plusieurs dans le magasin posait des problèmes à certains. Mais beaucoup de nos clients nous ont aussi remercié d’être là pour eux et nous avons senti une vraie solidarité entre commerçants. Certains nous ont offert des masques, d’autres du gel hydro alcoolique comme le pharmacien qui est à deux pas de la boulangerie » ajoute la vendeuse avec satisfaction.

Médaillée le 14 juillet

Le 14 Juillet dernier, jour de la fête nationale, Christiane Lejuerz était en tribune d’honneur côte à côte avec les infirmières, les personnels de la Croix Rouge et les employés de la RATP. « J’ai passé tous les barrages sans encombre. Je me suis retrouvée avec les représentants de la Nouvelle Calédonie, de la Corse et de l’Ile-de-France. J’ai pu voir le défilé. C’était impressionnant, très sympa avec une belle ambiance. Je vais sûrement encadrer la médaille avec l’invitation de l’Élysée pour garder un souvenir de cet évènement », raconte Christiane. Même si elle les a peu vus entre le confinement et la fermeture des écoles, la vendeuse compte bien retrouver les enfants du quartier à la rentrée (il y a 4 écoles à proximité de la boulangerie). « Je les connais tous par leur prénom et je passe beaucoup de temps avec eux au rayon bonbons, le temps qu’ils trouvent la bonne couleur et qu’ils fassent leur choix ! ».

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