Formation : 80 % des entreprises satisfaites de leurs apprentis
Publié le 15 novembre 2024
Si le terme « burn-out » ou syndrome d’épuisement professionnel est plutôt apparu dans les grandes entreprises, il n’épargne pas les petites entreprises. En cause : le travail excessif. Des situations qui imposent la plus grande vigilance également chez les boulangers…
Un chef d’une petite entreprise sur cinq serait « en situation de travail excessif et compulsif »*. Au final, ce serait des centaines de milliers de dirigeants qui seraient menacés de burn-out**. Si la une des journaux s’était fait l’écho de l’épuisement des salariés en entreprises, elle lève désormais le voile sur le mal-être qui touche également les petites entreprises, dont les boulangeries.
Danièle Crouzet témoigne
Danièle Crouzet a dirigé pendant plus de 30 ans une boulangerie au positionnement commercial haut de gamme. Enthousiaste et déterminée, elle pratiquait son métier avec passion : le contact humain, l’exigence de son activité, le défi permanent qu’elle représentait et la remise en question que cela impliquait, tout lui plaisait. « Le travail était un moyen de s’épanouir, de créer des liens et de progresser dans la vie ».
Pourtant avec les responsabilités financières, humaines, elle se sent perdre pied il y a quatre ans : « Je n’arrivais plus à gérer mon temps, à prioriser les actions. J’avais des trous de mémoire, ne parvenais plus à trouver le sommeil et pleurais fréquemment, sans comprendre pourquoi. Durant mes insomnies, je ruminais et, en fin de nuit, j’étais comme en veille à l’affût du moindre problème. J’avais des problèmes de dos et des troubles hépatiques. C’était une spirale infernale ! »
Même si elle ne veut pas le reconnaître, le diagnostic est sans appel : Danièle fait un burn-out. « Je n’ai pas vu, ou n’ai pas voulu voir, les signes se multiplier, avoue-t-elle. Je pensais que ça ne pouvait pas m’arriver. J’étais quelqu’un de solide et d’expérimenté, mais un jour je me suis écroulée et n’ai pas pu me relever. »
Le burn-out, en clair…
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), « le syndrome d’épuisement professionnel, équivalent en français du terme anglais burn-out, se traduit par un épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel. » Souvent confondu avec la dépression, ce syndrome peut conduire à des pathologies plus graves : accidents cardio-vasculaires, pensées suicidaires, entre autres. 20 % des burn-out ne peuvent être soignés : les patients ayant consulté trop tardivement. Or, avec la maladie, c’est la fin de l’activité professionnelle et donc de l’entreprise, avec des risques d’invalidité.
La principale cause ? La solitude. Danièle Crouzet atteste, les dirigeants sont bien souvent « seuls face aux responsabilités et aux décisions à prendre ». Force est de reconnaître que le dirigeant d’entreprise est sur tous les fronts : alors qu’un directeur d’entreprise peut être rapidement remplacé en cas d’absence, le dirigeant de la petite entreprise reste seul à bord. Une solitude qui peut peser au quotidien, et devenir oppressante avec une évolution complexe de l’environnement. Concurrence, législation, nouvelles technologies de l’information… le dirigeant doit agir, réagir tout en portant les soucis de l’entreprise, ses tracas administratifs, les risques financiers ou de production, et gérer les conflits sous-jacents. Une charge mentale source de fatigue qui apparaîtra tant en fin de journée qu’au réveil.
Peut-on prévenir ?
Que faire alors pour ne pas perdre pied ? Avant même de voir les premiers signes, le dirigeant doit anticiper, en se protégeant. Il doit pouvoir s’appuyer sur son entourage, son équipe, en veillant à la paix sociale afin de pouvoir compter en tout instant sur ses collaborateurs, proches… et se sentir moins seul au cas où.
Le dirigeant doit veiller à ce que l’harmonie règne dans sa boulangerie où toute ressource est essentielle pour garder le cap.
Et si les premiers signes d’épuisement apparaissent ? Il est indispensable de se prendre en main :
Des actes, s’ils sont simples à énoncer, sont parfois difficiles à mettre en œuvre. Mais, foi de Danièle Crouzet : « N’attendez pas d’aller mal pour réagir, écoutez-vous ! »
*Étude réalisée par le cabinet d’expertise Technologia en 2014
**Étude menée par la Banque publique d’investissement (BPI) sur 2400 patrons en 2016
Consultez le portrait de Danièle Crouzet sur : mapa-assurances.fr > Actualites/Entre-professionnels > Burn-out-N-attendez-pas-d-aller-mal-pour-agir
Publié le 15 novembre 2024
Publié le 15 novembre 2024
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