La remise en question récente des régimes restrictifs par les autorités de santé et les recommandations associées contribuent à rappeler qu’une alimentation équilibrée au quotidien et dans la durée est le meilleur allié des femmes pour garder la ligne tout en se faisant plaisir. Certaines idées reçues en matière d’alimentation, véhiculées parfois par ces mêmes méthodes de régimes, ont cependant la dent dure. Consommé par plus de 98% des Français, le pain dont les atouts nutritionnels sont aujourd’hui scientifiquement démontrés, fait partie de ces aliments encore trop souvent condamnés à tord. Pour mieux comprendre ce phénomène, l’Observatoire du pain s’intéresse depuis plusieurs années à la consommation de pain des femmes et à leur perception de l’aliment. Zoom sur les principaux enseignements des enquêtes réalisées par le Crédoc, l’Institut Sociolab et le magazine Marie Claire à la demande de l’Observatoire du pain.

Décryptage : une perception entre mythes et réalités 

L’image que les femmes ont du pain reflète toute la complexité de leur rapport à l’alimentation qui est influencé par des facteurs et motivations fortes comme la quête de plaisir et caractérisé par des comportements parfois excessifs comme la restriction.

Toutes les femmes ou presque (99%) déclarent aimer le pain* et 83% associent sa consommation au plaisir. Ses qualités nutritionnelles, plébiscitées par les autorités de santé, sont également reconnues par les femmes qui le considèrent comme un aliment sain (de 81%** à 96%* selon les études) et un élément essentiel d’une alimentation équilibrée (98%**). Elles sont ainsi plus de la moitié (de 62%** à 75%*) à être convaincues que le pain est un composant essentiel du repas : « il n’y a pas de repas sans pain », et 83% à espérer pouvoir transmettre ce goût du pain à leur enfants.

Si les différentes études démontrent de manière unanime l’image positive que les femmes ont du pain elles confirment également un autre constat, paradoxal : les femmes sont encore nombreuses** à penser que le pain fait grossir. Le sentiment de culpabilité associé à tort au plaisir de manger pourrait expliquer pour partie la persistance de cette idée reçue.

Quel impact sur la consommation de pain ?

Malgré une image positive et une reconnaissance largement partagée de ces qualités gustatives et nutritionnelles par les femmes, la dernière enquête Comportements et Consommations alimentaires des Français du Crédoc *** révèle une baisse légère mais continue de la consommation de pain quotidienne des femmes (de 110,7g/j**** g en 2006 à 107,9 g/j en 2010***). Elles représentent ainsi une part importante (68%) des petits consommateurs de pain (< ou = à 86,7 g/j.). Inférieure à 42%, leur consommation de pain à l’âge adulte se distingue de manière significative de celle des hommes. Cet écart qui se manifeste dès l’adolescence, période à laquelle les jeunes filles commencent à se soucier de leur image, associé à une consommation de pain inférieure chez les adolescents et adultes au régime (76,4g/j vs 99g/j et 117,1g/j vs 132,2 g/j.), semblent confirmer que les idées reçues sur le pain influencent les pratiques alimentaires et plus particulièrement celles des femmes.

Des idées reçues à maîtriser

Alors que la consommation de pain, 1^er contributeur en glucides complexes, fait aujourd’hui partie des   recommandations des autorités de santé pour rééquilibrer l’alimentation des Français, il est essentiel de continuer à lutter contre les idées reçues. Afin de mesurer et de comprendre l’impact des régimes restrictifs et des idées reçues sur l’image du pain et sa consommation par les femmes, l’Observatoire du pain a initié dans ce contexte une étude dont les résultats seront prochainement publiés.

* Enquête Observatoire du pain / Marie Claire, Mai 2011

** Etude quantitative Les Français et le pain, Institut Sociolab, 2010

*** Enquête CCAF– Crédoc – 2010

**** Enquête CCAF – Crédoc – 2006