Mauvaise récolte + Taxe farine : la Meunerie tire le signal d’alarme

Mauvaise récolte + Taxe farine : la Meunerie tire le signal d’alarme

Actualités
Publié le 6 octobre 2016

Lors d’un point presse le 13 septembre, au siège de l’Association Nationale de la Meunerie Française, le président Lionel Deloingce et le président délégué Bernard Valluis ont tracé le tableau inquiétant qui se présente à la Meunerie, confrontée à deux difficultés : une très mauvaise récolte des blés 2016 et la menace d’instauration d’une taxe farine.

La récolte catastrophique des blés tendres en quantité, mais surtout en qualité aura des conséquences économiques pour la meunerie française et pour la filière céréalière.

Plusieurs facteurs se conjuguent cette année créant une équation difficile à résoudre pour les meuniers.

Du point de vue logistique, certaines régions sont lourdement impactées, comme le grand quart Nord-Est de la France. Les meuniers de ces régions devront aller s’approvisionner dans des régions moins impactées, à priori la région Sud-Ouest maritime, avec comme conséquence une augmentation des coûts de transport.

Deuxième facteur aggravant : le mauvais rendement des blés avec pour une grande partie, des poids spécifiques inférieurs à 72Kg/hectolitre. Il y a en effet une limite technique pour les blés panifiables : en dessous de 74kg/hl de poids spécifique, la meunerie n’est pas capable de transformer le grain de blé en farine, car le grain produit beaucoup de fines brisures d’enveloppe, produisant une farine impropre à la panification française.

Le rendement meunier est donc impacté. Une récolte normale permet en effet d’extraire 78 à 80 kg de farine sur 100 kg de blé. A l’ANMF on estime que cette récolte ne dépassera pas les 74 ou 75 kg de farine au 100 kg de blé. Les grains sont petits et peu garnis en amande farineuse. Moins de 20% de la récolte respecte les standards.

Les meuniers devront donc être très vigilants sur les choix de leurs lots de blés. La profession estime que 6 à 8% des grains sont impropres contre 1 à 2 % pour une récolte normale.

Malgré ce contexte très difficile, la Meunerie estime qu’elle sera en mesure d’approvisionner l’ensemble du secteur de la panification mais de nombreuses analyses et corrections devront être apportées, à la suite d’essais de panification qui engendreront des suppléments de coûts. La Meunerie s’engage à fournir à ses clients boulangers une farine de qualité. « Il est hors de question que nous ne soyons pas au niveau. Nous sommes tous attachés à la qualité de la baguette française » souligne Lionel Deloingce.

La taxe farine

Le problème conjoncturel de cette mauvaise récolte s’ajoute au problème structurel constitué pat la « Taxe farine ».

La Meunerie demande la suppression de cette « taxe farine » incluse dans le projet de finances 2017. « Nous avons alerté tous les organes du Pouvoir sur notre situation, sur le côté inique de cette taxe destinée à financer la retraite des agriculteurs, sur les conséquences lourdes qu’elle provoque, notamment sur la fragilité de nos comptes de résultat. Nous espérons avoir été entendu du gouvernement et attendons avec impatience la publication du projet de loi de finances » rappelle le président de l’ANMF.

Aunis

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