Les 17èmes Rencontres Sénatoriales de l’Apprentissage replacent l’alternance au centre du projet politique

Les 17èmes Rencontres Sénatoriales de l’Apprentissage replacent l’alternance au centre du projet politique

Actualités
Publié le 10 mai 2017

Pourquoi l’apprentissage n’est -il pas assez reconnu comme une voie d’insertion sociale et professionnelle d’avenir ? C’était une des questions posées au cœur du débat, lors des 17èmes Rencontres Sénatoriales de l’Apprentissage au Palais du Luxembourg.

Chaque année, 140 000 jeunes quittent le système scolaire sans aucun diplôme. Ils viennent pour la plupart grossir le flot des deux millions de jeunes entre 16 et 25 ans qui sont inactifs. Ceux qui ne suivent plus aucun cursus scolaire ni aucune formation, au moment crucial où d’autres débutent leur vie professionnelle.

Pourtant, les entreprises artisanales recrutent et la voie de l’apprentissage constitue souvent une véritable planche de salut pour l’insertion sociale et professionnelle. « Ces entreprises artisanales, nous en connaissons la contribution décisive à la formation en alternance. Relancer l’apprentissage, c’est revaloriser le travail et c’est aussi un formidable outil d’intégration. Il faut changer et bonifier l’image de l’apprentissage ! » a déclaré Gérard Larcher, le président du Sénat, en ouverture des 17èmes Rencontres Sénatoriales de l’Apprentissage.

Mais au-delà des déclarations d’intention et des vœux pieux, depuis 30 ans les mêmes questions restent posées sans véritablement obtenir de solutions. Orientation par défaut, lourdeurs administratives, mesures contraignantes concernant les apprentis mineurs et image de l’apprentissage dévalorisée vis à vis du système scolaire classique. « Pour l’Éducation Nationale, l’apprentissage, c’est Zola ! » a déclaré le sénateur Jean-Claude Carle (rapporteur du budget sur l’Éducation Nationale), devant une assemblée d’apprentis venus de toute la France. Un jugement de valeur récusé lors d’une table ronde par Frédéric Cassel, boulanger pâtissier à Fontainebleau. « Je n’ai qu’un simple CAP avec juste l’envie de réussir comme autre diplôme. Mais je rêverai de voir un jour des étudiants en pâtisserie ou en cuisine choisir ce métier et pas seulement parce qu’ils l’ont découvert lors d’une émission de télévision » témoigne l’artisan qui est aujourd’hui à la tête d’une entreprise florissante qui exporte dans plusieurs pays.

De son côté, le boulanger Eric Kayser a insisté sur la nécessité d’avoir un véritable projet en débutant son apprentissage. « Il faut savoir très vite si l’on veut s’installer ou demeurer salarié ou même choisir, pourquoi pas, de devenir formateur. L’essentiel est de comprendre que seul, on n’est rien. Mais bien accompagné, on peut faire quelque chose de grand ! » résume l’ancien formateur de l’INBP. Aujourd’hui, 41% des chefs d’entreprises artisanales sont issus de l’apprentissage. « Ils sont l’illustration quotidienne que l’artisanat est un moteur de promotion sociale » a indiqué Bernard Stalter, le président de l’APCMA (l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat) lors de son intervention.

Texte et photos Frédéric Vielcanet

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