L’épuisement professionnel des boulangers en question

L’épuisement professionnel des boulangers en question

Actualités
Publié le 22 août 2022

Manque de personnel, demande accrue à la suite de la fermeture de commerces, pression administrative et fiscale… ces derniers mois, de nombreux articles ont fleuri dans la presse pour témoigner de l’épuisement des boulangers confrontés aux aléas de la crise sanitaire venant s’ajouter à un rythme de travail déjà effréné. Or, le burn-out est susceptible d’être à l’origine de troubles plus graves qui peuvent alors menacer tant la vie personnelle et familiale que la solidité de l’entreprise. Décryptage en questions-réponses avec la MAPA…

Burn-out : de quoi parle-t-on ?

L’épuisement professionnel ou burn-out se repère par un ensemble de symptômes, conséquences de situations de stress professionnel. Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), il se caractérise par « un épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ». Très concrètement, on constate chez les personnes touchées :

– Un épuisement émotionnel : la personne a le sentiment d’être « au bout », vidée de ses ressources émotionnelles ;

– Une déshumanisation de la relation à l’autre ou une insensibilité à l’environnement ;

– Un sentiment de ne pas répondre aux attentes de l’entourage, une dépréciation de ses propres réalisations…

Il y a épuisement dès lors qu’un écart important est ressenti entre la représentation de son métier (valeurs, notamment), ses attentes et la réalité, mais aussi en cas de surcharge de travail, de demandes contradictoires, de manque de clarté dans les objectifs… Plus globalement, les facteurs de risque sont regroupés en quatre grandes catégories : le management, les conditions de travail, les relations interpersonnelles, les caractéristiques individuelles.

Qui est concerné ?

Longtemps le syndrome de burn-out a été attribué, à tort, aux seuls salariés de grandes entreprises. Pourtant, il touche aussi bien les chefs ou collaborateurs de petites entreprises. Un chef de petite entreprise sur cinq serait d’ailleurs en situation de travail excessif et compulsif. De nombreux secteurs d’activité sont susceptibles d’être concernés – les entrepreneurs exerçant une profession demandant un engagement personnel intense ont été particulièrement touchés pendant la crise sanitaire – et la boulangerie n’y échappe pas. Danièle Crouzet1, qui a dirigé pendant plus de 30 ans une boulangerie au positionnement haut de gamme, témoigne : « Je n’ai pas vu, ou n’ai pas voulu voir les signes se multiplier », avoue-t-elle. « Je pensais que ça ne pouvait pas m’arriver. J’étais quelqu’un de solide et d’expérimenté, mais un jour je me suis écroulée et n’ai pas pu me relever. »

Quels effets sur la santé ?

Le burn-out est à prendre véritablement au sérieux puisqu’il peut être à l’origine de nombreuses difficultés psychosociales et notamment de syndromes anxiodépressifs sévères.

Cela commence par une perte de confiance en soi, une irritabilité, un pessimisme. Lorsque la situation dégénère, les difficultés de concentration apparaissent, une fatigue généralisée s’installe, des tensions musculaires se font ressentir, les troubles du sommeil s’instaurent. L’état pourra ensuite évoluer vers une anxiété durable, puis la dépression… qui se transformera en pathologies plus complexes telles un accident cardiovasculaire, des pensées suicidaires. Danièle Crouzet explique : « Je n’arrivais plus à gérer mon temps, à prioriser les actions. J’avais des trous de mémoire, ne parvenais plus à trouver le sommeil et pleurais fréquemment sans comprendre pourquoi. Durant mes insomnies, je ruminais et, en fin de nuit, j’étais comme en veille à l’affût du moindre problème. J’avais des problèmes de dos et des troubles hépatiques. C’était une spirale infernale ! »

Comment prévenir ?

La prévention joue un rôle majeur dans la guérison. Objectif : éviter le pire, car 20 % des burn-out – pris en charge trop tardivement – ne peuvent pas être soignés. Face au peu de spécificités des symptômes, il sera nécessaire de veiller à tout changement de comportement tel un repli sur soi, un désengagement inhabituel.

Le chef d’entreprise, se retrouvant la plupart du temps seul pour affronter les tracas, la pression, les délais, doit consulter au plus tôt. Or, généralement, les personnes en situation de burn-out, sont dans le déni. Il faut savoir parler, s’appuyer sur son entourage, se réapproprier son temps, ses priorités, prendre son temps pour s’interroger sur ses valeurs, ses priorités, trouver des moments pour se ressourcer seul ou en famille… et apprendre à renoncer.

1 Voir l’intervention de Danièle Crouzet : mapa-assurances.fr > Actualites/Entre-professionnels > Burn-out-N-attendez-pas-d-aller-mal-pour-agir

Vous avez des doutes sur votre propre situation ?

Chaque année, en octobre, la MAPA et la Mutuelle d’Assurance de la Boulangerie (MAB) proposent une semaine de prévention du burn-out. Au quotidien, les deux mutuelles vous proposent un service gratuit (inclus dans la complémentaire santé MAPA/MAB) pour prendre soin de sa santé mentale. Consulter un psy en vidéo, trouver un professionnel, se faire coacher ou même analyser ses symptômes et être orienté… Ce service, nommé « Bien dans ma tête », est accessible depuis l’appli MySantéclair (ou depuis son espace client sur son ordinateur).

Besoin d’une étude personnalisée complémentaire santé, contactez-nous au 0 800 865 865 (Service et appels gratuits)

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