Le Président de la République a partagé la galette de l’Epiphanie avec une délégation de la Confédération de la Boulangerie

Le Président de la République a partagé la galette de l’Epiphanie avec une délégation de la Confédération de la Boulangerie

Actualités
Publié le 25 janvier 2016

Une délégation d’artisans boulangers et de boulangères, de jeunes en formation et de partenaires de la profession, conduite par le président Jean-Pierre Crouzet, a été reçue le 6 janvier, au palais de l’Elysée par le Président de la République François Hollande, pour la traditionnelle cérémonie du partage de la galette.

Les artisans boulangers ont offert la traditionnelle galette des rois, le mardi 7 janvier au Président de la République.

Jean-Pierre Crouzet a conduit à l’Elysée, une délégation composée de professionnels, des jeunes lauréats du concours des Meilleurs Jeunes Boulangers de France et du Trophée des Talents du Conseil et de la Vente en Boulangerie. Le président de la confédération avait également invité les représentants de la filière et des partenaires. Au nom de tous les artisans boulangers-pâtissiers de France, le président de la confédération a présenté ses vœux au Président François Hollande.

« Monsieur le Président de la République,

Encore cette année, et à votre invitation à laquelle nous sommes sensibles, c’est un honneur pour notre profession d’être aujourd’hui reçue par vous-même, au Palais de l’Elysée, à l’occasion de la cérémonie des vœux 2016, autour de la traditionnelle galette. J’ai fait vérifier l’origine de cette tradition qui est bien laïque sinon républicaine, contrairement à son acception courante. Ce partage reste un moment de simplicité et de rassemblement familial ou professionnel, populaire par essence, à l’image de notre profession.

Nous sommes donc particulièrement touchés de venir partager celle-ci avec vous, avec la même convivialité et la même simplicité.

A ce moment, nous ne pouvons oublier que l’an dernier, cette conviviale réunion avait dû être annulée du fait d’actes odieux, reproduits cette fin d’année et qui ont marqué d’une trace durable notre vie quotidienne. Mais la convivialité « à la française » n’est-elle pas, justement, un des meilleurs moyens de lutter contre l’obscurantisme ?

Comme chaque année, sont rassemblés autour de moi, les représentants de notre « filière », mais aussi des jeunes filles et jeunes gens récompensés dans les concours professionnels.

La jeunesse, dans la boulangerie, fait partie de nos gènes et certains dans cette salle, comme moi, ont commencé comme apprenti, avant d’être à la tête de TPE voire même de plus grandes entreprises. La transmission du savoir, des recettes, du savoir-faire, mais aussi des valeurs de qualité, d’écoute, de partage…et je dirais, même, de fraternité…et d’humanité sont les marqueurs de notre métier qui peut se targuer, par ailleurs, d’une parité homme/femme exemplaire.

Nous notons que le Gouvernement a fait un pas significatif en direction de l’apprentissage. Pour autant, des contraintes pèsent encore sur ce dispositif. De plus, ces jeunes doivent être considérés comme des « étudiants des métiers » et donc à égalité de droits avec les autres étudiants.

Il nous faut résoudre au plus vite, et ensemble, le sujet de l’image de l’apprentissage dans notre pays. Ailleurs en Europe… il est une force, il reste une faiblesse en France. Alors que l’apprentissage est une voie « d’avenir », voire un ascenseur social, nous constatons une forte augmentation des offres d’emploi non pourvues, faute de compétences et de qualifications.

Vous le savez, Monsieur le Président, avec 11 milliards de chiffre d’affaires direct et généré, 32 000 entreprises individuelles et artisanales, 180 000 collaborateurs directs, plébiscitée à n’en pas douter par nos 12 millions clients quotidiens, notre profession porte, je le crois, un certain nombre de valeurs « d’exception française » :  qualité, transparence, produits « faits maison », lien social, y compris dans des secteurs « difficiles », dialogue et disponibilité, diversité de l’offre,  sécurité alimentaire.

Nous avons des forces mais aussi des faiblesses, car nous ne sommes pas tout à fait des entreprises comme les autres et pourtant nos contraintes réglementaires sont équivalentes à celles qui ont des capacités et opportunités d’économies d’échelle que nous n’avons pas.

Aussi, je formulerai un souhait en face de vous : aidez-nous à adapter notre environnement juridique, fiscal, réglementaire…à notre réalité…simplifiez les conditions administratives de nos exploitations et nous ferons le reste : des produits de qualité, une permanence dans la proximité, y compris rurale, de l’embauche pour les jeunes et des clients satisfaits !

 Les employeurs et les salariés de notre secteur sont représentatifs de la France « qui se lève tôt » et « se couche tard » : l’entreprise artisanale est passionnante pour ceux qui n’ont pas peur de travailler, elle est exaltante car faite de diversité dans la maîtrise des process…où rien n’est jamais laissé au hasard.

Notre profession peut relever tous les défis auxquels elle est confrontée, pour peu qu’elle soit considérée et reconnue dans ses efforts et dans ses spécificités.

C’est donc dans cet état d’esprit et cette dynamique responsable que je suis heureux de venir, Monsieur le Président de la République, au nom de notre profession, toujours plus unie, plus solidaire et plus fraternelle, vous présenter, bien chaleureusement, nos meilleurs vœux pour une excellente année 2016.

190 baguettes par seconde

« Cette cérémonie est l’occasion de célébrer l’excellence française autour des métiers du pain » a indiqué François Hollande. Le Président de la République a remercié « l’auteur du monument pâtissier présenté devant lui », en l’occurrence la galette de plus d’un  mètre de diamètre, fabriquée par le boulanger-pâtissier Jocelyn Lohezic, lauréat 2014 de la meilleure galette francilienne. Puis il a félicité les Meilleurs Jeunes Boulangers de France et les lauréates des Trophées de la Vente et du Conseil en Boulangerie.

« Cette cérémonie est aussi l’occasion de célébrer la qualité du travail des artisans boulangers tout au long de l’année et de souligner l’importance de votre secteur dans notre économie » a précisé le Chef de l’Etat. « Le pain est un produit de très grande consommation souvent associé à la France. Selon des chiffres qui m’ont été communiqués, 190 baguettes sont consommées chaque seconde, rien qu’en France. C’est dire si le pain fait partie de notre vie ».

François Hollande a rappelé que la Fête du Pain remporte chaque année un large succès populaire, notamment grâce à l’implication des boulangers. « Dans nos campagnes, dans nos quartiers, avoir une boulangerie est le signe que la vie continue » a-t-il indiqué. « Et quand il ne reste qu’un dépôt de pain, c’est une perte de convivialité et de fraicheur ».

Le Chef de l’Etat a alors abordé le thème de l’apprentissage. « Ce qui compte ce n’est pas d’exprimer notre attachement pour l’apprentissage, mais c’est de faire en sorte qu’il y ait plus de jeunes qui puissent entrer dans cette filière. Il faut d’abord les convaincre eux-mêmes que ce sont de beaux métiers, il faut aussi des maîtres d’apprentissage qui puissent les accueillir. Enfin, il faut que les parents puissent savoir que leurs enfants seront bien accompagnés, bien formés et pourront avoir une vie réussie. Et il faut que ceux qui étudient en alternance, aient les mêmes droits que les autres catégories d’étudiants ».

« Il y a des métiers qui nécessitent une qualification et le consommateur quand il entre dans un établissement, veut être sûr que celui qui fournit le produit a été formé et qualifié. C’est ce qui fait le succès de votre profession. »

François Hollande a souligné le rayonnement de la France qu’il constate lors de ses déplacements à l’étranger. « Nous sommes admirés dans beaucoup de pays car nous avons été capables d’apporter des idées, des valeurs, des principes et un certain art de vivre. C’est cet art de vivre que les terroristes veulent remettre en cause, comme par exemple ce partage de la fraternité autour du pain ou aujourd’hui de la galette. Partout dans le Monde nous devons être présents pour défendre cette idée. D’ailleurs, nombreux sont les boulangers français qui ont créé des établissements à l’étranger. Et quand je suis reçu par un chef d’état, il me dit toujours : « vous avez vu, il y a du pain ! » C’est une chance pour les jeunes de savoir qu’avec leur métier ils pourront aller partout dans le Monde.

« Vive le Pain » lança-t-il avant de faire procéder au partage de la galette.

Aunis

Pause devant le grand sapin de Noël.   

                                              

Arrivée des galettes dans la cours de l’Elysée.      

                            *

Les lauréats des concours Meilleur Jeunes Boulanger, Trophée des Talents du Conseil et de la Vente, le lauréat Meilleur Apprenti Pâtissier et Jocelyn Lohezic, auteur de la galette présidentielle.

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