Tendances alimentaires : le grand retour du plaisir
Publié le 1 décembre 2024
Près des ¾ des français déclarent être attentifs à leur alimentation dans le but de contrôler leur poids. Quel est l’impact des régimes restrictifs sur la consommation du pain ? C’est ce que tente de mesurer l’Observatoire du pain dans une étude présentée lors du dernier salon Dietecom.
Le docteur Annie Lacuisse-Chabot, endocrinologue et nutritionniste a cessé de prescrire des régimes il ya une quinzaine d’années pour privilégier une alimentation sans excès incluant le pain.
Quand une personne modifie ses habitudes alimentaires en vue de perdre du poids, elle parle de « régime ». Confrontés à cette situation, les français sont une majorité à modifier leur consommation de pain. Pourtant les spécialistes de la nutrition s’accordent aujourd’hui pour lui reconnaître des qualités nutritionnelles essentielles à l’équilibre alimentaire. Endiguer la pratique des régimes restrictifs, c’est un des combats menés par les professionnels de santé réunis par l’Observatoire du pain en mars dernier lors du salon Dietecom. « La question de la place du pain dans l’alimentation a été relancée par une étude du CREDOC (1) qui a constaté une baisse de la consommation entre 2003 et 2010 (elle est passée de 143 à 129 gr par jour en moyenne) » indique Valérie Mousquès-Cami, la responsable communication de l’Observatoire du pain « même si 85% des adultes consomment du pain régulièrement, on constate dans de nombreux cas qu’il n’y plus de pain à chaque repas ». Pourtant, le pain est paré de toutes les vertus et plus de 80% des consommateurs le considèrent comme un aliment naturel et bon pour la santé. Mais en période de régime, 60% des français suppriment leur ration journalière de pain ou changent sa nature en optant pour le pain complet par exemple. Par une injonction paradoxale, le pain est perçu dans l’étude réalisée par le cabinet Occurrence pour le compte de l’observatoire du pain (2) comme « dangereusement bon ». Il est pris comme bouc émissaire dans une démarche « sacrificielle » du consommateur persuadé de devoir souffrir pour maigrir. « Dans les années 80 et 90, le pain et les féculents ont été l’objet d’attaques systématiques de la part de leaders d’opinion en nutrition, eux-mêmes relayés par les médias et les médecins généralistes» observe le docteur Annie Lacuisse-Chabot, endocrinologue et nutritionniste « mais depuis les années 2000, l’aliment est devenu un acteur de la santé. Il faut ouvrir une nouvelle voie en dehors des idées reçues. Le pain est un basique de l’alimentation française et le farine de blé est constitutive de notre sphère digestive. Il faut par ailleurs noter que la baguette de tradition a l’index glycémique le plus bas de tous les pains ! ». Partant du principe qu’un aliment à lui seul ne fait pas grossir, mais que seuls les excès sont perturbateurs de l’équilibre alimentaire, les praticiens de la nutrition revoient leur position. Non seulement le pain permet de stabiliser le poids par son effet recherché de satiété grâce à sa composition riche en glucides complexes et à sa teneur en fibres, mais sa faible teneur en lipides permet d’augmenter le volume alimentaire au détriment des matières grasses.
Texte et photos Frédéric Vielcanet
(1) CREDOC : Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie
(2) L’étude peut être consultée sur le site www.observatoiredupain.fr
Pour Valérie Mousquès-Cami, responsable communication de l’Observatoire du pain, on constate que le pain n’est plus nécessairement présent à tous les repas.
Publié le 1 décembre 2024
Publié le 1 décembre 2024
Publié le 1 décembre 2024