La meunerie française face  à ses défis économiques et financiers

La meunerie française face à ses défis économiques et financiers

Actualités
Publié le 30 septembre 2014

De nombreux meuniers ont participé le 19 septembre à La Grande Motte dans l’Hérault, à la convention annuelle de l’Association Nationale de la Meunerie Française.

Le président de l’ANMF Joseph Nicot a remercié la présence de ses invités : Frédéric Gueudar Dalahaye, Directeur général adjoint de France Agrimer, Jean-François Gleizes,   président  de Passion Céréales et Jean-Pierre Crouzet, président de la confédération de la boulangerie.

Le point sur la Meunerie française

Le Secrétaire général de l’ANMF, Pierre-André Masteau, a présenté le bilan d’activités 2013 et les perspectives 2014 de la meunerie française. Il a rappelé par quelques statistiques, la structure de la profession. En France, 20% des entreprises de meunerie écrasent 80% du blé produit. Dans le détail :

·         4 entreprises nationales représentent 42 moulins et 55% du blé écrasé, soit 3,08 Millions de tonnes.

·         14 entreprises multi-régionales représentant 37 moulins, écrasent 25% du blé.

·         51 entreprises régionales représentant 55 moulins, en écrasent 14%.

·         300 entreprises départementales, soit 300 petits moulins, écrasent 6% de la production de blé.

La meunerie française a produit en 2013, 4,38 millions de tonnes de farine dont 93% pour le marché intérieur.

Les principaux débouchés des farines panifiables sont la Boulangerie artisanale qui en utilise 57,2% et la Panification industrielle, près de 22%.

Environ 3 millions de tonnes de pains sont produites en France, dont 60% par la Boulangerie artisanale, 27,7% par la Panification industrielle et 9,4% par les ateliers pain de la grande distribution.

La table ronde animée par Patricia Le Cadre

Directrice Etudes au Cereopa*, Patricia Le Cadre a animé la table ronde à laquelle ont participé, avec la contribution de la Banque de France, Philippe Boyer de l’Observatoire de la formation  des prix et des marges, Philippe Chapuis du Crédit Agricole et Céline Ansart-Le Run d’Unigrains. En lien avec le thème de la table ronde consacrée aux défis économiques et financiers de la meunerie, plusieurs points ont été abordés, dont :

·         L’évolution de la rentabilité des entreprises de meunerie et les facteurs de variations,

·         L’évolution des débouchés de la meunerie : boulangerie, industrie et grande distribution,

·         Le rôle des meuniers comme amortisseurs des variations des cours du blé,

·         L’évolution du cours du blé dans la valeur de la baguette courante,

·         Les forces et les faiblesses du secteur,

·         Les stratégies gagnantes pour l’avenir du secteur et les innovations à venir.

Les différents sujets ont été illustrés à travers un QCM** auquel tout le public présent dans la salle était invité à répondre.

Lors d’une question sur le financement des entreprises, le représentant du Crédit Agricole a indiqué que la boulangerie artisanale était désormais considérée comme un secteur à risque, expliquant ainsi les difficultés de ce secteur pour obtenir des aides des établissements financiers. Afin de répondre à cette affirmation du banquier, le président de la Confédération de la Boulangerie a demandé la parole. « Aujourd’hui, nos entreprises sont contraintes d’autofinancer leurs investissements » a lancé Jean-Pierre Crouzet. « Pourquoi ? Pour une question de relation avec les banques. Nous ne sommes pas écoutés, nous ne sommes pas compris. Lorsque nous demandons un rendez-vous à notre agence bancaire, l’interlocuteur qui nous reçoit est le même que celui qui reçoit les ménages. Si vous réalisez  moins d’un million de chiffres d’affaires, vous n’êtes pas considéré comme un chef d’entreprise, vous n’avez pas droit à un interlocuteur du secteur des entreprises. D’où ce phénomène d’autofinancement qui  a récemment été révélé par une étude de l’Institut Supérieur des Métiers » a expliqué le président des boulangers.

Le rôle modérateur de la meunerie

Dans sa conclusion, le président Joseph Nicot a notamment expliqué la fonction d’amortisseur jouée par les meuniers lors des fluctuations des cours du blé. « La Boulangerie artisanale peut se féliciter de cette fonction qui peut se faire parfois au détriment de nos marges ». Puis, s’adressant au représentant de France AgriMer : « Vous pouvez nous aider à mieux absorber les variations du blé en nous aidant à mieux acheter, à mieux pénétrer ce marché. Et lorsque je vous demande, au nom de la meunerie, de mettre en place des cotations quotidiennes officielles sur le marché physique du blé, c’est pour nous permettre de mieux nous positionner sur ce marché qui fluctue terriblement. Nous demandons aussi l’introduction dans les critères de cotations, d’éléments qualitatifs du blé tels que le taux de protéines et l’indice de chute de Hagberg. Vous nous donneriez ainsi les moyens de mieux assumer notre position intermédiaire au sein de notre filière et de préserver notre rôle, historique et culturel, auprès de la Boulangerie ».

Aunis

*Cereopa : Centre d’Etude et de Recherche sur l’Economie et l’Organisation des Productions Animales

**QCM : Questionnaire à Choix Multiples.

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