La libéralisation de l’apprentissage : mutation et opportunités

La libéralisation de l’apprentissage : mutation et opportunités

Actualités
Publié le 6 mars 2020

(crédit photo : Lila Enfrun/LNBP)

L’objectif de la loi Avenir professionnel est que les CFA puissent librement se développer pour répondre aux besoins en compétences des entreprises, faire un système de l’apprentissage simple pour encourager CFA et entreprises à démultiplier l’offre de formation par apprentissage.

Plusieurs éléments permettent de concrétiser cette liberté d’ouverture :

– Il n’y a pas d’autorisation juridique à obtenir pour ouvrir un CFA ;

– Le nombre d’apprentis formés par CFA n’est pas limité, chaque CFA peut former autant d’apprentis qu’il le souhaite, en fonction de son projet et de ses capacités ;
– La Région ne délivre plus d’autorisation pour mettre en place un CFA. En pratique, le Conseil régional ne conclura plus de convention de création. Avant la loi Avenir professionnel, ces conventions étaient le support juridique de l’existence du CFA ;
– Les CFA ne sont plus obligatoirement rattachés à un organisme gestionnaire. Pour mémoire, avant la loi Avenir professionnel, l’organisme gestionnaire était le « créateur » du CFA. Cette notion d’organisme gestionnaire est supprimée.

La réforme dite « Avenir professionnel » continue de produire ses effets et elle oblige à opérer des mutations dans la profession de la boulangerie-pâtisserie, notamment en activant le triptyque « formation-emploi-fidélisation ». C’est en amont qu’il faut agir pour créer notre propre marque employeur réunissant l’ensemble des 33 000 boulangeries en interconnexion avec les CFA.

Formation et savoir-faire comportementaux

Les derniers chiffres de l’entrée en apprentissage ne cessent d’évoluer et la branche de la boulangerie-pâtisserie artisanale en forme le plus avec 28 000 apprentis.

Est-ce pour autant le nombre qui fait la qualité ? Assurément non. Il faut veiller à ce que les apprentis soient très bien formés pour être employables, mais aussi qu’ils acquièrent des savoirs faire comportementaux.

Les CFA existants ayant des sections de boulangerie pourraient pâtir de cette réforme, chacun voulant développer les titres et diplômes de notre secteur. La concurrence induite par la réforme entre CFA dit maison et ceux que nous connaissons pourrait avoir un effet désastreux : baisse des heures d’enseignement, débauchage de formateurs…

L’utilité d’une marque employeur dit « Boulanger de France » développée actuellement pour la qualité est déterminante et doit être étendue à toutes les boulangeries-pâtisseries sur l’aspect formation-recrutement et fidélisation.

Les boulangeries-pâtisseries doivent raisonner en réseaux et ainsi devenir une force d’attraction en mutualisant les moyens de gestion des Ressources Humaines et de formation.

Pierre-François Tallet

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