Dominique Métayer, président de l’U2P : « Replacer l’Artisanat, première entreprise de France, au centre des politiques publiques »

Dominique Métayer, président de l’U2P : « Replacer l’Artisanat, première entreprise de France, au centre des politiques publiques »

Actualités
Publié le 12 octobre 2021

Pourquoi est-il important que les artisans se mobilisent pour les élections aux Chambres de métiers et de l’Artisanat qui auront lieu du 1er au 14 octobre ?

Les élections aux Chambres des Métiers et de l’Artisanat (CMA) sont cruciales car elles permettent d’élire les représentants, femmes et hommes, chefs d’entreprise artisanale et conjoints collaborateurs, qui siègeront pendant 5 ans au sein des CMA et défendront les intérêts de leurs pairs. En effet, les CMA agissent pour que la place de l’artisanat soit reconnue à part entière dans l’économie et assurent, dans une relation de proximité, des missions de service public essentielles à la structuration de l’artisanat et au développement des entreprises.

Il est donc essentiel que les artisans se mobilisent et votent !

Ce sont eux qui décideront d’élire la liste qui leur ressemble le plus, qui représente au mieux leurs idées, leurs envies, leurs métiers. Cela leur permettra de pouvoir faire entendre leur voix, souvent peu écoutée et peu prise en compte.

Ainsi, l’U2P et l’ensemble de ses organisations membres (CAPEB, CGAD, CNAMS, CNATP) se sont engagés avec conviction dans ces élections et présentent la liste « La Voix des Artisans ». La liste « La Voix des Artisans » présentée par l’U2P est la seule liste composée d’artisans issus de tous les métiers de l’artisanat !

Quelles sont les principales priorités de ces listes ?

Notre priorité absolue est de replacer l’Artisanat, première entreprise de France, au centre des politiques publiques et des actions de relance économique. Pour cela, une fois élues au sein des Chambres de Métiers et de l’Artisanat, les candidats des listes de l’U2P – La Voix des Artisans s’engagent à :

– Assurer un service de proximité à chaque artisan, au plus près de son lieu d’activité, par l’intermédiaire de la Chambre de niveau départemental et des commissions territoriales de proximité ;

– Garantir une gestion performante des Centres de formation d’apprentis – CFA afin qu’ils répondent efficacement aux besoins en compétences des entreprises artisanales ;

– Mener une politique active de développement des activités artisanales dans le centre des villes et des villages ;

– Placer au cœur de notre action la simplification des formalités administratives, notamment en défendant le principe d’une déclaration unique et simplifiée pour toutes les administrations ;

– Renforcer l’accompagnement des artisans, des porteurs de projet et des créateurs-repreneurs d’entreprise artisanale ;

– Défendre auprès des collectivités territoriales un aménagement commercial et urbain adapté à l’activité des artisans (régulation des ouvertures de grandes surfaces, stationnements en zone de chalandise) et qui ne fasse pas obstacle à leurs déplacements (restrictions de trafic et zones à faible émission -ZFE-) ;

– Mutualiser les moyens des CMA pour optimiser le service aux artisans ; s’opposer à la fusion des CMA et des CCI pour continuer à défendre les besoins spécifiques des entreprises artisanales.

De nombreuses questions demeurent concernant la fin des aides et soutiens de l’État aux entreprises suite à la crise sanitaire, et notamment en matière d’apprentissage. Quelle est votre position à ce sujet ?

Les chefs d’entreprise de proximité sont en train de retrouver l’optimisme qu’ils avaient perdu depuis de nombreux mois. Il est désormais essentiel de renforcer cette tendance, de tout faire pour assurer la continuité de l’activité et d’accompagner les entreprises en sortie de crise.

La priorité des priorités est que tous nos concitoyens soient vaccinés, afin que la menace d’une recrudescence de la pandémie soit définitivement écartée.

En parallèle, il est indispensable de mettre en œuvre le Plan d’action sur l’accompagnement des entreprises en sortie de crise, que l’U2P a signé et qu’elle contribuera à mettre en œuvre en direction des entreprises de proximité. Cette nouvelle brique dans l’accompagnement des entreprises doit progressivement prendre le relais des mesures de soutien qui ont aidé les entreprises à tenir durant la crise. Conformément aux demandes de l’U2P, une attention particulière et individualisée est portée aux entreprises de petite taille à travers ce dispositif.

Il faut aujourd’hui veiller à mettre en place un dispositif au cas par cas afin d’aider les entreprises qui seraient freinées par des mesures étatiques.

Enfin, s’agissant de la formation professionnelle et de l’apprentissage, les enseignements tirés trois ans après l’adoption de la loi Avenir professionnel doivent conduire à mieux adapter le compte personnel de formation aux besoins des entreprises. De nombreux secteurs, comme le bâtiment, l’alimentation et la restauration, sont confrontés à une pénurie de main d’œuvre qui s’est considérablement aggravée au cours de la crise sanitaire, au point d’affecter durablement l’emploi et l’économie du pays dans son ensemble. C’est pourquoi il faut que l’aide aux entreprises qui forment des apprentis soit pérennisée.

Quel avenir voyez-vous pour l’artisanat français ?

Les métiers de l’artisanat sont en constante évolution. En effet, de nouveaux métiers se développent avec l’apparition de matériaux innovants, la transition écologique et numérique… de nouveaux marchés émergent représentant un gisement d’emplois, synonymes de modernité et d’innovation.

En revanche, les entreprises de proximité rencontrent aujourd’hui des difficultés de recrutement de plus en plus importantes. Ce problème récurrent s’accroît en cette période de sortie de crise : 30 % des entreprises de proximité éprouvent des difficultés de recrutement. Cette situation s’explique soit par le manque de candidats qualifiés, soit par l’absence pure et simple de candidats. Il existe donc un risque de manque de compétences. 

Mais, sous réserve que nous réussissions à maintenir la progression de l’apprentissage, il n’y a pas de raison d’être pessimiste. En dehors de quelques passages à vide, l’artisanat est en développement constant depuis trois décennies et nos entreprises ont fait preuve d’une belle résilience face à la pandémie. Au cours de cette période, les Français ont même eu un nouvel attrait pour les artisans et commerçants de proximité qui ont répondu à leur demande de produits de qualité. C’est particulièrement vrai des boulangers.

Les listes « La Voix des Artisans » travailleront main dans la main avec l’U2P et ses membres, en particulier la CGAD et la Confédération de la boulangerie, pour défendre et représenter les artisans, rien que les artisans et les entreprises de proximité. Ce n’est pas le cas d’organisations concurrentes dans ces élections, qui défendent aussi les intérêts d’entreprises de grande taille aux intérêts parfois opposés à ceux des artisans.

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