Céréales : une filière française toujours dynamique dans un contexte international tendu

Céréales : une filière française toujours dynamique dans un contexte international tendu

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Publié le 7 avril 2021

Des grains et des Hommes

Les céréales sont à la base de l’activité boulangère. Aussi, connaître l’évolution de la production, des prix, du marché, et même des exportations, sont des informations essentielles car le coût des matières premières impactent directement les tarifs pratiqués en magasin. Chaque année, Passion Céréales édite une brochure aussi éclairante que complète rassemblant l’ensemble des données clés, de la production à la consommation, des différents maillons de la filière céréalière. Chiffres, cartes et graphiques permettent de mieux situer la place occupée par les céréales dans le monde, en Europe et en France, et d’apporter un éclairage sur la commercialisation des grains et leurs différentes utilisations : alimentation humaine, animale ou encore les autres usages industriels.

25 000, c’est la quantité de baguettes de 250 grammes que permet de fabriquer un hectare de blé tendre, soit 5,5 tonnes de farine.

Les céréales ont toujours eu une place primordiale dans l’alimentation mondiale. Preuve en est : 709 millions d’hectares de céréales sont cultivés dans le monde, représentant 51 % des terres arables, 14 % de la surface agricole mondiale et 5 % des terres émergées du monde.

Un marché mondial de 80,64 milliards d’euros

En 2019-2020, pas moins de 2,7 milliards de tonnes de céréales ont été produites dans le monde et près de 420 millions de tonnes (Mt) ont été échangés pour une valeur de 97,2 milliards de dollars, soit 80,64 milliards d’euros. Des chiffres stables en termes de production puisqu’ils s’élevaient à 2,6 milliards de tonnes en 2018/2019 pour un volume d’échanges internationaux de 400 Mt, soit une augmentation de 5 % des exportations.

Les principaux producteurs sont la Chine (549 Mt), les États-Unis (417 Mt), l’Union européenne (318 Mt), l’Inde (269 MT), le Brésil (117 Mt) et la Russie (114 Mt).

Les 8 premiers exportateurs sont les États-Unis (82,4 Mt), l’Ukraine (57 Mt), l’Argentine (54,7 Mt), la Russie (42,6 Mt), le Brésil (36,6 Mt), la France (34,3 Mt), le Canada (28,3 Mt) et l’Australie (13,7 Mt). À noter que la France occupait précédemment la 7e place, derrière le Canada, avec 29,3 Mt en 2018-2019, ce qui représente une augmentation de ses exportations de 14,57 %.

À l’inverse, les principaux importateurs sont l’Égypte (24,2 Mt), le Mexique (24,07 Mt), la Chine et le Japon (24 Mt), l’Espagne (16,61 Mt), l’Arabie Saoudite (16,2 Mt), la Corée du Sud (15,9 Mt) et l’Iran (15 Mt).

Au niveau européen, sur les 10,5 millions d’exploitations agricoles de l’Union Européenne, la moitié cultivait des céréales et 1,6 million était spécialisée en grandes cultures, pour une production annuelle toute céréale confondue de 324,4 Mt. Les espèces principalement cultivées en 2019 sont le blé tendre et l’épeautre (147,6 MT), le maïs grain (70 Mt) et l’orge (63,6 Mt).

La France, une puissance céréalière incontournable

Avec une production céréalière de 71,3 Mt représentant une valeur de 10,9 milliards d’euros en 2019, la France est le 1er pays producteur de céréales de l’Union Européenne, devant l’Allemagne, la Roumanie et la Pologne.

Les principales régions céréalières sont le Grand Est (1à,65 Mt), les Hauts-de-France (9,76 Mt), la Nouvelles-Aquitaine (9,63 Mt), le Centre-Val de Loire (9,39 MT) et la Normandie (5,48 Mt). Sur le territoire national, 54 % des exploitations cultivent des céréales, soit plus de 245 000 exploitations en 2019, alors qu’elles étaient 256 000 en 2018, soit une baisse de 4,30 %. Au sein de cette production, il est intéressant de noter que la part du biologique ne cesse de progresser. De 15 380 exploitations en 2018, elles sont passées à 16 700 en 2019, soit une augmentation de près de 8,58 % malgré la baisse du nombre global d’exploitations. En termes de surfaces agricoles, le bio et les exploitations en cours de conversion sont ainsi passés de 376 000 hectares en 2018 à 423 000 ha en 2019, soit une hausse des superficies de 12,5 %. Des chiffres qui démontrent bien une nouvelle fois l’appétence des consommateurs pour une production plus raisonnée et en adéquation avec le respect de la nature par rapport à une agriculture dite « traditionnelle ».

Cette puissance agricole permet à la France de se classer parmi les principaux pays exportateurs de céréales. Lors de la campagne 2019/2020, 34,3 Mt de céréales ont été exportées sous forme de grains vers l’Union Européenne et le reste du monde pour un montant de 8 milliards d’euros, soit l’équivalent en valeur de 88 Airbus ! Les exportations de produits transformés issus des céréales représentent quant à elles plus de 7% des utilisations, soit 5,5 millions de tonnes. Ainsi, en moyenne, chaque année, sur 2 tonnes de céréales produites, une tonne est exportée.

Le blé tendre : 1ère céréale produite en France

Au niveau national, le blé tendre – matière première essentielle pour la fabrication de pain – est la céréale la plus produite avec 37 Mt. 190 000 exploitations le cultivent sur une superficie de 5 millions d’hectares. L’Hexagone est ainsi le premier producteur et le principal exportateur de l’UE avec 21,2 Mt, se classant au 5e rang mondial. Ses principaux clients sont au sein de l’UE la Belgique (1,96 MT), les Pays-Bas (1,89 MT, et l’Espagne (1,42 MT), et au plan mondial l’Algérie (5,63 Mt), le Maroc (1,83 Mt) et la Chine (1,62 Mt).

Sur les 37 Mt produites, 5 Mt sont utilisées par la meunerie française qui regroupe 384 moulins appartenant à 330 entreprises et emploie 6 700 personnes. La production de farine en 2019 a été de 3,93 Mt, dont 123 955 tonnes de farine biologique, soit 3,4 % de la production, contre 121 260 tonnes en 2018.

La farine produite est essentiellement destinée à l’alimentation humaine, qui représente plus de 97 % des utilisations de la farine. 61,1 % de la production de farine, soit 2,2 millions de tonnes, sont destinés à la fabrication de pain. 34,3 % de cette production, soit 1,27 million de tonnes, sont utilisées par la boulangerie artisanale, 1ère utilisatrice de la farine en France. Ces chiffres demeurent stables par rapport à 2018 puisque le tonnage utilisé était de 1,34 Mt, soit 34,6 % de la farine produite. Après le pain, les industries utilisatrices, comme la biscuiterie, consomment plus d’1 million de tonnes de farine (28,4 %).

La production de céréales et leur transformation demeurent donc une filière forte en France avec près de 444 000 emplois induits. Elle est aussi un signe de puissance stratégique car au-delà d’assurer l’indépendance alimentaire dans notre pays, elle permet de maintenir des exportations fortes à l’heure où les tensions sur les matières premières alimentaires se font de plus en plus prégnantes. Tensions que la crise sanitaire n’a fait que renforcer.

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