Tendances alimentaires : le grand retour du plaisir
Publié le 1 décembre 2024
Durant le printemps et l’été 2015, la Complémentaire Santé de la Boulangerie lance deux nouvelles campagnes de prévention auprès des salariés de la profession : l’opération CARE qui est un programme de suivi des allergies respiratoires et une grande campagne de prévention du diabète de type 2. Explications avec Michel Bressy, président de la délégation patronale à la Commission Paritaire et David Giovannuzzi, Directeur des accords collectifs du pôle alimentaire d’AG2R-La Mondiale.
En quoi consiste l’opération CARE ?
Michel Bressy : En 2013, une campagne massive avait été réalisée auprès de tous les salariés de la Boulangerie-Pâtisserie dans le but de détecter les cas sensibles aux allergies à la farine. L’opération CARE mise en place dès ce printemps concerne le suivi de ces cas sensibles que l’on évalue à environ 25% de l’ensemble de cette population.
En effet, sur toutes les personnes contactées lors de la première étape de cette campagne de prévention, 9 000 cas sensibles à l’asthme ou à la rhinite ont été repérés.
David Giovannuzzi : CARE sont les initiales des mots Coaching des Allergies Respiratoires, mais cela est aussi un clin d’œil au mot anglais « care » qui signifie « prendre soin ». Car l’objectif de l’opération de prévention CARE est bien de soulager et d’accompagner les personnes sensibles par des conseils pratiques.
Concrètement, comment va se dérouler cette campagne ?
David Giovannuzzi : chaque personne repérée comme sensible lors de la première phase, sera appelée par une infirmière qui lui proposera de profiter de ce coaching à travers 6 rendez-vous téléphoniques d’une quinzaine de minutes sur une période de 2 à 3 mois. Lors de ces entretiens, les infirmières identifieront les principaux besoins des individus dans les différents domaines sur lesquels elles peuvent intervenir comme ce qui touche à la nutrition, à la qualité de l’air, à l’environnement privé et professionnel.
Elles pourront donner des conseils pratiques sur la rhinite et l’asthme, par exemple l’intérêt du lavage du nez pour les personnes les plus sensibles y compris celui de consulter leur médecin traitant, voire un spécialiste des affections respiratoires. Leurs conseils pourront également concerner les bons gestes professionnels à adopter pour limiter les émissions de poussières de farines.
Michel Bressy : Ce coaching est proposé à la totalité des personnes détectées comme sensibles, l’acceptent ceux qui veulent. Lancée à l’initiative de la Commission Paritaire de la profession, cette opération de prévention est très appréciée des salariés concernés. Ils apprécient notamment la prise en charge de leurs difficultés par des infirmières compétentes et qui leur donnent des conseils très pratiques.
Après l’opération de masse lancée en 2013, on va plus loin par la mise en place de ce suivi personnalisé dont le but est de soulager les personnes sensibles aux poussières de farine afin qu’elles puissent continuer à exercer leur métier et qu’elles se sentent mieux dans leur vie de tous les jours.
Et concernant la campagne contre le diabète de type 2 ?
Michel Bressy : C’est une nouvelle opération également mise en place par la Complémentaire santé, qui va concerner l’ensemble des personnels de la profession, salariés et chefs d’entreprises soit environ 120 000 personnes.
David Giovannuzzi : Elle va se dérouler de la manière suivante :
Dans un premier temps, des infirmières vont interroger l’ensemble des personnels, masculins et féminins de la profession. Elles leurs poseront des questions afin de détecter ceux ou celles qui sont exposés au risque diabétique. Ces infirmières s’appuieront sur un questionnaire qui a déjà été utilisé et dont il est prouvé qu’il est médicalement efficace pour détecter un risque de diabète à 10 ans.
Pourquoi lancer cette campagne contre diabète ?
Michel Bressy : parce que l’on sait que le risque diabétique concerne tout le monde et que cette maladie amène avec elle d’autres complications cardio-vasculaires qui touchent une forte proportion de la population.
A travers cette campagne de prévention, nous allons aborder les problèmes de santé liés au surpoids et à l’obésité. Nous nous inscrivons ainsi dans un objectif qui représente un sujet majeur de la société française, la prévention du diabète de type 2, à travers une meilleure hygiène de vie et l’adoption de meilleurs comportements nutritionnels.
Comment peut-on évaluer l’exposition d’une personne au risque diabétique ?
David Giovannuzzi : l’indicateur classique que l’on connaît bien à propos du risque diabétique c’est le rapport poids/taille. Dans le cadre de cette enquête, nous allons ajouter la mesure du tour de taille, un indicateur dont l’utilité a été scientifiquement prouvée dans la détection des personnes exposées à ce risque. Ces mesures seront complétées par quelques questions bien ciblées afin de détecter les personnes exposées aux risques diabétique et cardio-vasculaire.
Comment va se dérouler cette campagne ?
Michel Bressy : Durant la première quinzaine de mai, l’ensemble des personnels de la Boulangerie-Pâtisserie aura reçu un courrier lui présentant l’opération. Dans l’enveloppe, chaque destinataire trouvera également un mètre à ruban qui permet, en mesurant son tour de taille, de déterminer le niveau d’exposition au risque du diabète de type 2. Cette mesure, ajoutée au rapport poids/ taille permettra aux infirmières de détecter les personnes exposées.
David Giovannuzzi : Le but est d’obtenir des statistiques fiables et de mesurer le risque diabétique sur l’ensemble de la profession, puis de mettre en place des actions concrètes d’accompagnement et de prévention du diabète. C’est très opérationnel. Et contrairement à l’enquête sur l’allergie à la farine qui est suivie de l’opération CARE un an et demi après, le coaching relatif au diabète sera déclenché dès la fin de l’enquête, vers les mois de juin et juillet pour s’étaler jusqu’au début 2016.
Dès qu’une personne sera identifiée comme exposée au risque diabétique, on lui proposera un rendez-vous téléphonique de coaching.
Quel est l’intérêt de lancer de telles opérations de prévention ?
David Giovannuzzi : L’intérêt de se positionner ainsi sur la gestion du risque, ne concerne pas seulement le remboursement des prestations. On s’implique sur le bien-être et la santé des salariés.
En lançant des campagnes téléphoniques en appels sortant, on obtient qu’un plus grand nombre de personnes se sentent concernées par la prévention pour leur santé. C’est une incitation forte à ce que les gens s’inscrivent dans un cercle vertueux sur leur hygiène de vie. Les gens qui sont naturellement sensibles à la prévention le font par eux-mêmes, mais à travers ces campagnes nous nous adressons à ceux qui se sentent moins concernés. C’est une enquête hors normes et de ce point de vue, la profession de la Boulangerie-Pâtisserie constitue un exemple en France pour le lancement de grandes campagnes de prévention ciblées et ambitieuses, à la fois sur les problématiques dentaires, les allergies respiratoires et les maladies cardiovasculaires à travers le diabète de type 2.
De plus ces enquêtes apportent une matière très intéressante à exploiter par le corps médical.
Cela correspond à une demande de la profession ?
Michel Bressy : Ces enquêtes sont décidées par le Comité d’Experts de la Commission Paritaire qui est composée de médecins conseils et de représentants des salariés et des chefs d’entreprises de la profession. AG2R-Prévoyance apporte son appui technique.
Grâce à la mutualisation, la Boulangerie-Pâtisserie prend en main les questions liées à la santé de l’ensemble des personnes qui y travaillent, salariés et chefs d’entreprises.
De plus, ces opérations de prévention, avec le degré de connaissances qu’elles apportent, permettent de piloter le niveau de prise en charge. Les remboursements d’AG2R-La Mondiale ont ainsi connu des améliorations incessantes depuis la mise en place du régime de la Complémentaire Santé.
Propos recueillis par Aunis
Le diabète de type 2 est une maladie caractérisée par une hyperglycémie chronique, c’est-à-dire par un taux trop élevé de glucose (sucre) dans le sang. Cette maladie survient généralement chez les adultes avançant en âge, et touche davantage les personnes obèses ou ayant un surplus de poids.
Chez un individu sain, le contrôle de la glycémie se fait par l’insuline, une hormone sécrétée par le pancréas. L’insuline permet l’entrée du sucre dans les cellules pour qu’il soit utilisé comme carburant, particulièrement dans les muscles et le foie. Chez une personne atteinte de diabète de type 2, l’organisme devient incapable de réguler la glycémie, c’est-à-dire le taux de glucose dans le sang. C’est alors que la glycémie s’élève (on parle d’hyperglycémie). À long terme, si la glycémie n’est pas abaissée par des traitements, cela peut causer de graves problèmes de santé, en particulier des problèmes cardiovasculaires.
Cette maladie chronique demande un traitement individualisé et une surveillance étroite par la personne atteinte et l’équipe médicale. Les saines habitudes de vie sont à la base du traitement. Si ces habitudes ne suffisent pas à faire baisser la glycémie, des médicaments peuvent être utilisés.
Publié le 1 décembre 2024
Publié le 1 décembre 2024
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