La fermentation au cœur des débats
Publié le 1 décembre 2024
Après le Conseil National de l’Industrie, le gouvernement vient de mettre en place le Conseil National du Commerce qui a pour mission d’accompagner les commerçants dans les nombreux défis qu’ils doivent relever. Pour ce faire, l’institution s’est fixée deux objectifs : traiter les enjeux concrets auxquels les commerçants sont confrontés quotidiennement (décarbonation, simplification, adaptation des compétences…) et anticiper pour préparer dès aujourd’hui le commerce de demain (commerce serviciel, l’innovation comme la maîtrise de l’intelligence artificielle, ou encore les synergies que le commerce peut générer avec l’industrie).
Il faut dire que si le secteur reste majeur (voir encadré), il n’en reste pas moins confronté à de multiples challenges structurants.
Tout d’abord, il y a la transition écologique avec la décarbonation du commerce, qui passe par l’amélioration drastique de l’efficacité énergétique imposée par le décret tertiaire (- 40 % de consommation énergétique des magasins d’ici 2030), l’obligation d’implantation des panneaux photovoltaïques sur les parcs de stationnement et les bâtiments, la consommation durable (traçabilité des produits, affichage environnemental, transformation des filières), et la gestion des déchets.
Autre challenge, celui de la compétitivité dans un environnement toujours plus concurrentiel. Le numérique peut être une clé de cette réussite car il représente un nouveau relai de croissance, alliant facilité d’utilisation, communication et logistique, même s’il impose aux commerçants des investissements et des engagements importants, pour une rentabilité moindre et parfois aléatoire. Depuis la pandémie de la Covid-19, de nouveaux relais de croissance ont émergé avec l’explosion des nouveaux modes de consommation, qui permettent d’envisager de nouveaux domaines, comme celui de la seconde main, ou de nouvelles formes de commerce axées sur le service ou l’usage plutôt que sur la propriété, ce qui impose de diversifier encore les compétences et les investissements.
Le troisième défi est celui des synergies avec l’industrie. Si industrie et commerce sont liés, parfois au sein d’une même entreprise, de nouveaux champs de développement conjoints apparaissent, en particulier dans la production, la construction, l’énergie, ou encore dans la fabrique de la cité (transformation des zones commerciales en nouveaux quartiers de ville).
Enfin, le dernier défi – et non des moindres – est celui des compétences. Plus le numérique se développe, plus le commerce physique se doit d’être plus performant, plus attractif, afin d’offrir une expérience renforcée. De même, plus les attentes environnementales des consommateurs vont grandir, plus les commerces physique ou numérique se doivent de se tourner vers des modèles durables. Tout cela nécessite des compétences, nouvelles parfois, accrues toujours. Les métiers vont être transformés, enfin, par la diversification des attentes, la polyvalence des savoirs faire.
Afin de répondre à toutes ces problématiques, le Conseil National du Commerce sera l’instance permettant aux commerçants, aux chefs d’entreprises et aux responsables d’organisations professionnelles, d’avoir un lieu d’échanges directs et opérationnels avec les ministres, les administrations centrales, les partenaires de l’État (chambres consulaires, Banque des Territoires, BPI France), les associations d’élus locaux. Il se déclinera par des groupes de travail permettant d’affiner ces échanges, en travaillant sur des mesures et des propositions concrètes afin de définir les lignes directrices d’une politique nationale du commerce.
– Le commerce (détail, gros, automobile) rassemble près de 700 000 entreprises et indépendants, 3,6 millions d’emplois, pour un chiffre d’affaires de 1 450 milliards d’euros ;
– C’est par le commerce que soixante-sept millions de Français trouvent à se nourrir et à s’habiller, qu’ils s’équipent pour leur foyer, pour leur travail, pour leurs loisirs ;
– Le commerce est au cœur des territoires et pour nombre de petites villes, de chefs-lieux de canton et de villes moyennes, il est le premier employeur et offre autant d’opportunités de carrière ;
– Les commerces sont également des piliers de la vie en société et de convivialité qui permettent le brassage des Français ;
– Le commerce est le prolongement de l’artisanat, des entreprises du patrimoine vivant aux artisans boulangers, bouchers charcutiers et fromagers ;
– Le commerce est, enfin, l’expression d’une culture qui promeut la culture française et européenne, ouvrant aussi des horizons vers d’autres continents.
Publié le 1 décembre 2024
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