Les prix du cacao ne s’arrêtent plus de s’envoler. Fin septembre, son cours sur les marchés mondiaux atteignait les 6 850 € la tonne, soit une augmentation de 115 % sur un an ! Sa cotation a même dépassé les 12 260 €/T à la mi-avril, battant des records absolus. En cause, tout d’abord le réchauffement climatique qui impacte fortement les cultures, mais aussi les périodes d’intenses sécheresses qui ont touchées les principaux pays producteurs que sont la Côte d’Ivoire et le Ghana qui représentent plus de la moitié de la production mondiale, et c’est sans compter sur le vieillissement des arbres. À cela s’ajoute l’émergence d’un marché de plus en plus porteur avec la Chine qui vient directement concurrencer les zones consommatrices historiques d’Europe et d’Amérique du Nord. Conséquence, « la demande de cacao a dépassé l’offre mondiale », comme le constate l’Organisation internationale du cacao (ICCO) dans son Bulletin trimestriel des statistiques sur le cacao d’août 2024.

De ce fait, compte tenu de l’équilibre du marché, un déficit de production de 462 000 tonnes est prévu pour la saison 2023/24. Les stocks totaux de fin de saison sont estimés à 1,324 million de tonnes. Cela se traduit par un ratio stocks/broyages de 27,9 %, le plus bas depuis 45 ans d’où l’explosion des prix.

Mais les mauvaises nouvelles ne s’arrêtent pas là. Le Ghana vient en effet d’annoncer une augmentation de 45 % du prix payé aux producteurs afin de lutter contre le marché de la contrebande. Cette nouvelle augmentation fait suite à une première hausse de 58 % décidée en avril dernier. Tout ceci ne sera pas sans conséquence sur les futurs cours du cacao dont les prix pourraient continuer leur ascension. De quoi laisser un goût amer aux amateurs de cette douceur gourmande tant appréciée avec une question en suspens : le chocolat, bientôt de l’or en barre ?