La journée nationale du 10 octobre est l’occasion de faire le point sur ces troubles cognitifs qui peuvent devenir un véritable handicap au quotidien… En France, ils concernent près de sept millions de personnes, d’après une étude de la Fédération française des Dys. Mieux vaut savoir les dépister de bonne heure pour une prise en charge optimale.

Pas de discrimination

Les difficultés d’apprentissage d’un enfant souffrant de troubles Dys ne proviennent pas d’un manque de bonne volonté ou de motivation pour l’école. Les Dys ne sont pas d’origine psychologique. Les parents n’ont pas non plus à culpabiliser. L’environnement n’a pas une influence majeure. Les troubles Dys sont d’origine neurobiologique. Des facteurs génétiques pèsent dans leur déclenchement et les garçons sont plus touchés que les filles. Les troubles Dys se développent dans les premières années d’apprentissage, mais peuvent également faire suite à un traumatisme crânien.

Ils se classent en six catégories : la dyslexie (les lettres se confondent, les syllabes qui se ressemblent sont mélangées), la dysphasie (elle concerne l’apprentissage du langage oral), la dyscalculie (les nombres se confondent et se juxtaposent indifféremment), la dyspraxie (problème de coordination, tout ce qui est manuel pose problème), la dysgraphie (elle affecte la fonction graphique, écrire devient une épreuve) et les troubles de l’attention.

Le repérage des Dys

Les troubles Dys peuvent se détecter vers l’âge de 4 ans pour les difficultés concernant l’expression orale et vers 8 ans quand l’apprentissage de l’écrit s’approfondit. Certains signes d’appel doivent alerter les parents ou l’enseignant.

Si l’enfant a un vocabulaire restreint ou utilise des phrases simplifiées, s’il a des problèmes de coordination dans les gestes ou une compréhension limitée, il faut l’orienter vers un bilan approfondi. Un examen auditif et visuel éliminera des causes potentielles. Le repérage est le premier pas avant le diagnostic. Il permet d’agir en prévention et d’adopter une attitude vigilante pour surveiller les
progrès de l’enfant.

Du repérage au dépistage
Un premier dépistage peut être fait par un médecin du centre PMI (Protection maternelle et infantile) ou par le médecin scolaire. Le pédiatre ou le généraliste, qui suit l’enfant depuis longtemps, peut également assurer cette étape. Une fois ce premier bilan effectué, un spécialiste va pouvoir réaliser des examens complémentaires pour confirmer le diagnostic d’un trouble Dys et dresser le bilan complet. Le diagnostic est généralement posé dans un centre référent des troubles du langage. Seul bémol : les demandes croissantes font monter le délai d’attente, qui peut parfois aller jusqu’à un an.

Accompagnement spécifique

Une fois le diagnostic posé, une prise en charge pluridisciplinaire reste essentielle pour un encadrement optimal. Côté procédure administrative, il est important de déclarer ces troubles reconnues à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de son département. La démarche facilitera l’obtention d’aides, notamment financières. En fonction de la reconnaissance du handicap, une pédagogie adaptée sera mise en place, soit au sein d’une scolarisation classique soit dans une école spécialisée.

Évolution des Dys

Même si on ne guérit jamais des Dys, les méthodes pédagogiques mises en œuvre offrent la possibilité d’améliorer la qualité de vie des enfants. La dyslexie n’est pas un frein à la poursuite des études. Pour
lutter contre la dysphasie, une stimulation constante fait régresser les troubles. Une dysgraphie bien encadrée diminue. La dyscalculie est, en revanche, une difficulté qui ne disparaît pas, d’où la nécessité d’un accompagnement régulier. Les enfants souffrant de dyspraxie suivront une rééducation qui leur permettront de gommer progressivement leur handicap.
Lise Lafitte

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Un Dys peut en cacher un autre

Les Dys sont rarement isolés et il est fréquent qu’un enfant soit affecté par plusieurs de ces dysfonctionnements. Derrière la dyslexie, la dysphasie n’est pas loin. Les troubles de l’attention ou
du développement des processus liés à la mémoire, qui peuvent être accompagnés d’une hyperactivité, sont également à classer parmi les Dys.