Une rentrée scolaire sans phobie

Une rentrée scolaire sans phobie

Santé
Publié le 1 septembre 2025

Quand l’école devient une angoisse insurmontable… Si votre enfant refuse d’aller en cours, il ne s’agit peut-être pas d’un caprice mais de phobie scolaire qui concerne 4 à 10 % des élèves en France. Mal connue et mal perçue, la phobie scolaire peut venir troubler l’équilibre de toute la famille. Une prise en charge médicale rapide et une compréhension de l’équipe pédagogique deviennent nécessaires pour retrouver le plaisir d’aller à l’école.

À la source du problème

La phobie scolaire peut se déclencher du jour au lendemain, même si des signes annonciateurs doivent alerter les parents. Un événement traumatisant peut servir de détonateur. Il peut être directement lié à l’école, dans le cas d’un conflit avec un enseignant ou de harcèlement venant d’autres élèves. La pathologie peut également trouver son origine dans une expérience extérieure à l’école. Le plus souvent un deuil, qui provoque un stress traumatique important. L’enfant qui souffre de phobie scolaire a le désir de rester près de ses parents, à la maison, avec une certaine régression parfois. Il ne simule pas. Il est malade à l’idée de se rendre à l’école et le corps s’exprime. Mal au ventre, vomissement, migraine, insomnie… La phobie scolaire peut aggraver une maladie chronique déjà existante, comme l’asthme ou le diabète. 

Un profil particulier ?

Tous les élèves, même les meilleurs, peuvent être concernés. Quand la phobie se déclare, elle entraîne une chute des résultats, liée à l’absentéisme et aux difficultés de concentration. La phobie scolaire a plus de risque d’apparaître chez les individus présentant déjà une fragilité psychologique. Il sera d’autant plus difficile de poser un diagnostic précoce car un adolescent ne parlera pas de ses angoisses et aura souvent une mauvaise estime de soi.

Une phobie qui varie avec l’âge

La période à laquelle se déclare la phobie scolaire va avoir un impact sur la résolution de la pathologie. À la maternelle, on ne parle pas de phobie scolaire mais d’angoisse de séparation. Une angoisse qui se résout d’elle-même par la sociabilisation et le travail de l’institutrice. La phobie scolaire peut survenir dès le primaire. On observe que ce sont les adolescents qui sont le plus touchés, généralement vers l’âge de 14 ans. Au lycée, la phobie se résout avec la fin du cursus et l’obtention du bac. La phobie scolaire est plus dure à soigner quand elle survient au collège. La crise d’adolescence se surajoute souvent à la pathologie.

Réagir au bon moment

Quand l’absentéisme se multiplie, n’attendez pas pour prendre le mal à la racine. Une fois le diagnostic posé par un pédopsychiatre, la priorité reste d’informer l’équipe pédagogique pour éviter l’exclusion de l’école. Isolé, votre enfant se coupe peu à peu de ses amis et a tendance à se replier sur lui-même. Vous aurez besoin d’être accompagnés par des spécialistes qui vont l’aider à vaincre peu à peu ses angoisses.

Les atouts de la T.C.C

Punir votre enfant ou le forcer à aller à l’école ne résoudra pas le problème. Il faut le réhabituer pas à pas à l’environnement scolaire et agir sur son angoisse. Une thérapie comportementale et cognitive (T.C.C), qui effectue une exposition progressive à l’objet de ses peurs et l’aide à désamorcer son stress, a fait ses preuves dans le traitement de la phobie scolaire. Le plus important reste de ne pas démissionner face à la pathologie pour sortir de cette spirale d’angoisse.

Une autre école

La phobie scolaire fait une barrière provisoire à l’apprentissage. La priorité est de ne pas laisser votre enfant livré à lui-même toute la journée à la maison, mais de lui offrir un encadrement qui va lui permettre de valider son année. Les cours par correspondance apparaissent parfois comme nécessaire pour ne pas perdre le fil de l’école. 

L’après phobie

Peut-on guérir de la phobie scolaire ? Sans une prise en charge adaptée, la situation finit par empirer et maintient l’enfant dans une souffrance d’autant plus grande qu’il a conscience de sa différence. Quand on sort du système scolaire, il n’est pas facile d’y retourner. À noter qu’une phobie scolaire ne mène pas forcément à une phobie professionnelle. L’entrée sur le marché du travail, qui octroie une indépendance et des responsabilités, peut même révéler les personnalités.

Lise Lafitte

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