Les insectes sont nos amis, surtout quand il s’agit de nutrition… Leur réputation de nuisible s’efface devant l’urgence de nourrir la planète. Riches en nutriments essentiels, pauvres en graisses, pour un élevage massif sans contrainte de place… Ils arrivent sur la première marche du podium de l’alimentation du futur… à condition de surmonter sa phobie des bestioles.

Question de goût

Les Anglais considèrent que manger du cheval est un sacrilège et nos cuisses de grenouille persillées leur hérissent le poil, les Chinois font la grimace devant nos fromages et nous poussons un beurk de circonstance face à une assiette de larves fraîches… La cuisine est avant tout culturelle ! Les goûts évoluent avec l’âge et les voyages. Les pays du Nord, peuplés en bétails et en volailles, regardent d’un drôle d’air les plats d’insectes des pays du Sud qui contiennent pourtant le même intérêt nutritionnel. Et en plus d’être un met très apprécié par la population locale, ils restent une mine de bienfaits pour la santé.

Criquet versus poulet

Ne les traitez pas de moucheron car si les insectes sont petits par la taille, ils sont de véritables concentrés de vitamines et minéraux qui font dire aux chercheurs qu’ils détiennent, à portée de main, une clé importante pour combler les carences nutritionnelles et éviter les famines de ces prochaines années. 100 grammes d’insectes couvrent largement nos besoins journaliers recommandés en micronutriments, protéines en tête. L’avantage ? Les insectes, en plus d’être l’équivalent d’un steak en protides, sont pratiquement dépourvus de lipides. Pour exemple, des petites sauterelles contiennent 6 % de matières grasses contre 18 % pour une portion de bœuf maigre.

Les insectes sont écolos

Si les qualités nutritionnelles des petites bêtes intéressent les scientifiques, l’aspect environnemental ne leur a pas échappé. Non seulement les insectes représentent une source alimentaire quasi inépuisable pour les populations qui vivent éloignées des conditions de vie optimales pour un élevage traditionnel, mais en plus, ils ne comportent que des intérêts économiques et écologiques. Peu coûteux dans leur production, ils nécessitent peu de place en n’occupant pas les terres cultivables, se nourrissent de moins de végétaux et n’utilisent pas beaucoup d’eau, denrée précieuse au Sud. En plus, leur impact sur l’environnement est quasi nul. Un Graal nutritionnel facile à atteindre pour ceux qui recherchent des solutions aux pénuries alimentaires.

La cueillette aux insectes ?

Rien ne vous empêche, bien sûr, d’aller ramasser vos criquets en forêt. Mais mieux vaut faire attention à la provenance de vos insectes, surtout si vous en faites l’acquisition sur Internet. Les insectes frais ne possèdent pas une longue conservation. Déshydratés, ils gardent intact leurs précieuses vitamines. Comme tout nouveau produit alimentaire, les insectes font l’objet d’une attention particulière au niveau de la traçabilité et de la sécurité pour le consommateur. Ce qui n’est pas encore le cas de l’autre côté du globe où les touristes succombent à leur envie de jouer les entomophages, amateurs d’insectes, en fermant les yeux, le plus souvent, sur les conditions d’hygiène.

Lise Lafitte

——————————————————————————————————————–Conseils avant un premier vol

Les insectes, comme les champignons, ne sont pas tous bons à être cuisinés ! Certains contiennent des substances toxiques pour l’organisme. À côté des valeurs sûres comme le criquet, les larves ou le grillon, mieux vaut ne pas tenter de jouer les cordons bleus avec le premier coléoptère venu si vous ne connaissez pas son origine. Dans le monde, on dénombre 1 400 espèces consommées.

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5 conseils avant de tester

■ Préférez les plats qui ne présentent pas l’insecte sous sa forme d’origine.

■ Les sauces, purée ou potage sont une bonne manière de mieux digérer vos larves.

■ Ne vous forcez pas en gobant vos grillons et essayez progressivement par une première bouchée.

■ Variez les plaisirs ! Ce n’est pas parce que vous n’avez pas accroché avec un criquet que vous n’apprécierez pas les fourmis !

■ Évitez de commencer par un hors-d’œuvre vivant qui pourrait vous donner des cauchemars.