Les bons gestes pour sauver une vie
Publié le 15 décembre 2024
« Je vous l’avais bien dit que j’avais quelque chose », peut-on lire sur l’épitaphe de l’hypocondriaque que l’on ne prend pas toujours au sérieux. Ce « malade imaginaire » souffre pourtant de douleurs bien réelles à tenir en considération… 5 à 10 % des Français seraient concernés par l’hypocondrie. Le terme fait référence à l’hypocondre, une région abdominale fréquemment douloureuse chez ces malades qui refusent leur diagnostic. Les traitements existent pourtant pour débarrasser ces anxieux pathologiques de leurs vraies douleurs.
Du doute au diagnostic
Les hypocondriaques remportent la médaille d’or des rendez-vous chez le docteur. Mais leur parcours du combattant a des allures d’histoire sans fin. Les consultations se soldent le plus souvent par un échec pour trouver l’origine de leur mal. Ce patient problématique se mue progressivement en investigateur de sa santé, écumant en fidèle apprenti d’Hippocrate, les sites de santé sur Internet et les planches d’anatomie. Son sujet d’étude préféré ? Son propre corps, exposé à la loupe de ses observations permanentes. À l’affût de la moindre sensation suspecte, l’hypocondriaque envisage toujours le pire. Pour eux, derrière une simple migraine se cache une tumeur, une douleur articulaire génère une peur d’être atteint d’un cancer des os. Et même quand on lui démontre, preuve à l’appui, qu’il n’a rien, il trouvera toujours une cause pour ne pas être rassuré.
Seul contre tous…
Partager la vie d’un hypocondriaque n’est pas de tout repos. La compassion liée à la douleur et à la peur de la maladie fait place aux interrogations. Une personne hypocondriaque ressent l’angoisse de ne pas être comprise. Plus l’entourage ironise sur la situation pour dédramatiser, plus des mécanismes de défense se mettent en place dans le cerveau de l’hypocondriaque pour se protéger. La bonne attitude est de rester neutre : ni de rentrer dans son jeu, ni de se moquer.
À la source de l’hypocondrie
L’hypocondrie fait partie des troubles anxieux. Cette nosophobie, ou peur de la maladie, est relayée par l’obsession de souffrir d’une pathologie sérieuse. Certaines personnes présentent un terrain favorable au développement de l’hypocondrie. Un enfant surprotégé par ses parents, ou au contraire pas assez écouté, est susceptible d’engendrer des mécanismes de défense inappropriés face à la douleur. L’influence sociale et culturelle a aussi sa part de responsabilités dans l’hypocondrie. Les images des journaux télévisés et les forums sur Internet entretiennent une psychose sur les menaces concernant la santé. La peur de la maladie vient cacher en filigrane une angoisse de mort. Se préoccuper de sa santé devient un moyen détourné d’apprivoiser cette angoisse de la mort.
Trouver son traitement
Les patients consultent rarement pour un problème d’hypocondrie. Ils viennent frapper à la porte d’un psychologue pour se débarrasser de leurs crises d’angoisse. Il faut parfois un à deux ans avant qu’ils ne trouvent la bonne solution thérapeutique. L’hypocondrie, qui reste un symptôme des troubles anxieux, se soigne par l’intermédiaire d’une thérapie comportementale et cognitive. L’objectif de cette thérapie n’est pas de faire disparaître les angoisses du patient, qui provoquent ces sensations physiques qu’il interprète comme un signe de maladie, mais de lui apprendre à gérer progressivement son anxiété. Le travail du thérapeute va être de lui permettre d’identifier les mécanismes du comportement qui se sont mis en place en amont. Le mot d’hypocondrie n’est pas prononcé. C’est au patient de réaliser pas à pas son propre diagnostic. En traitant l’angoisse, l’hypocondrie se dénoue.
Lise Lafitte
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Hypocondrie ou maladie psychosomatique ?
L’hypocondrie n’est pas apparentée à un trouble psychosomatique. Les examens médicaux ne révèlent rien d’anormal, au contraire d’une maladie psychosomatique où le psychisme a un impact direct sur les organes. Pas d’anomalies dans les résultats, mais de vraies douleurs, qui restent modérées dans l’intensité. Il n’est pas toujours évident de faire la différence entre un cas d’hypocondrie et une maladie psychosomatique. Si les plaintes se ciblent sur une seule douleur localisée, le diagnostic de l’hypocondrie s’éloigne. Les douleurs de l’hypocondriaque sont multiples et variées au gré des périodes.
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